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RDC: La session parlementaire 2025 s’ouvre sur fond de pétitions contre Kamerhe

La reprise des travaux parlementaires en République Démocratique du Congo s’annonce sous de tumultueux auspices. Alors que les deux chambres du Parlement congolais reprennent ce lundi 15 septembre 2025 leurs activités après trois mois d’interruption, les tensions internes menacent de détourner l’institution de ses missions constitutionnelles prioritaires. La session budgétaire, traditionnellement consacrée à l’examen des finances publiques, risque d’être éclipsée par des luttes de pouvoir qui révèlent les fractures au sein de la majorité présidentielle.

Conformément à l’article 83 de la loi relative aux finances publiques, le gouvernement devra soumettre à l’Assemblée nationale la reddition des comptes pour l’exercice 2024 et le projet de loi de finances pour 2026. Des documents essentiels pour la gestion transparente des deniers publics, mais qui pourraient passer au second plan face aux revendications portées par plus de 200 députés pétitionnaires exigeant le départ du bureau dirigé par Vital Kamerhe. Une initiative présentée comme « une affaire interne » par le député Samuel Yumba Mwanabute, mais dont les implications dépassent largement les murs du Palais du Peuple.

La situation n’est guère plus sereine au Sénat où le bureau de Sama Lukonde fait face à des contestations similaires. Le sénateur Afani Idrissa Mangala, dans une déclaration vidéo, affirme avoir recueilli plus de 70 signatures pour soutenir sa démarche. L’élu reproche à la présidence du Sénat d’entraver le travail de contrôle des parlementaires sur l’action gouvernementale. « Les questions orales et les interpellations restent bloquées pendant des mois » dénonce-t-il, pointant du doigt une administration parlementaire qui freinerait l’exercice démocratique.

Dans ce climat de défiance institutionnelle, la récente réunion interinstitutionnelle présidée par le chef de l’État Félix Tshisekedi n’a visiblement pas apaisé les tensions. Le président de la République, pourtant patron de la majorité parlementaire, appelle à une session « sereine » centrée sur les priorités nationales. Mais comment concilier cette injonction présidentielle avec la persistance des pétitions contre les bureaux des deux chambres ? La question sécuritaire, marquée par l’agression rwandaise via le M23, et les défis socio-économiques exigent pourtant une attention parlementaire sans faille.

Certains observateurs politiques, à l’instar d’Olivier Kamitatu, dénoncent une « chasse orchestrée » qui rappellerait les dérives de l’ancien régime. Sur les réseaux sociaux, le cadre d’Ensemble alerte sur les risques d’un « suicide institutionnel » qui menacerait la séparation des pouvoirs. Des accusations graves qui contrastent avec le discours officiel prônant l’apaisement. La Constitution congolaise reconnaît pourtant au président de la République un rôle d’arbitre et de régulateur des pouvoirs publics. Une prérogative dont Félix Tshisekedi pourrait devoir user pour éviter l’embrasement institutionnel.

Les enjeux de cette session parlementaire 2025 dépassent donc largement le simple examen des textes budgétaires. Il s’agit ni plus ni moins de préserver la stabilité des institutions dans un contexte national déjà fragilisé par les crises multiformes. La durée de trois mois prévue pour ces travaux pourrait sembler longue, mais elle risque d’être insuffisante pour apaiser les tensions et mener à bien l’agenda législatif. La balle est désormais dans le camp des parlementaires qui devront choisir entre les luttes d’influence et l’intérêt supérieur de la nation.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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