Une tragédie routière a une fois de plus ensanglanté les routes congolaises. Mercredi soir, un camion transportant passagers et marchandises a basculé dans un ravin à Mwanza Lomba, sur cette portion redoutée de la RN1 qui relie Mbuji-Mayi au reste du pays. Bilan provisoire : 24 vies fauchées dans une violence qui laisse toute une communauté en état de choc.
Le drame s’est produit dans un virage particulièrement dangereux, comme il en existe tant sur nos routes nationales. Le poids lourd effectuait la liaison Mbuji-Mayi – Kinshasa, rempli à craquer de citoyens et de marchandises, comme c’est souvent le cas sur ces axes où les transports en commun font défaut. Comment en est-on arrivé à cette situation où des familles entières doivent risquer leur vie pour simplement se déplacer ?
Des témoins sur place décrivent une scène de désolation. « Le camion a pris le virage trop vite, puis on a entendu un craquement terrible », raconte un habitant de Mwanza Lomba, encore sous le choc. « Les cris des blessés se mêlaient au chaos général. Les riverains ont tout de suite organisé les premiers secours ». Ces mots simples cachent l’horreur d’une soirée qui restera gravée dans la mémoire collective.
Les secouristes ont travaillé dans des conditions extrêmement difficiles pour évacuer les blessés vers les structures sanitaires de Mbuji-Mayi. Mais face à l’ampleur du drame, les moyens disponibles semblent dérisoires. Combien de vies auraient pu être sauvées avec des équipements de secours adaptés et des routes en meilleur état ?
Cet accident camion Kasaï-Oriental pose une fois de plus la question brûlante de la sécurité routière dans notre pays. La RN1, artère vitale pour l’économie provinciale, présente des segments particulièrement dangereux que les autorités connaissent parfaitement. Pourquoi alors aucune mesure préventive n’est-elle prise ? Pourquoi attendre que le pire arrive pour réagir ?
À Mbuji-Mayi, l’absence de réaction officielle des autorités provinciales interroge. Les familles des victimes attendent des réponses, des comptes, une reconnaissance de leur douleur. Le silence des responsables contraste cruellement avec le bruit des sirènes des ambulances qui ont transporté les blessés toute la nuit.
Cet accident de la RN1 n’est malheureusement pas un cas isolé. Il s’inscrit dans une longue liste de drames routiers qui pourraient être évités par une politique volontariste de sécurité routière. Entretien des routes, contrôle technique des véhicules, formation des chauffeurs : autant de chantiers urgents qui attendent encore des actions concrètes.
Derrière les 24 morts de cet accident RDC, ce sont des familles détruites, des enfants orphelins, des parents endeuillés. Chaque chiffre a un visage, une histoire, un rêve brisé. La répétition de ces drames interpelle notre conscience collective et notre capacité à protéger nos concitoyens sur les routes.
La sécurité routière à Mbuji-Mayi et dans tout le Kasaï-Oriental doit devenir une priorité absolue. Il en va de la vie de milliers de Congolais qui empruntent quotidiennement ces routes dangereuses par nécessité. Combien devront encore mourir avant que des mesures radicales ne soient enfin prises ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net