La ville de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, traverse depuis le dimanche 7 septembre une crise carburant sans précédent qui paralyse progressivement l’économie locale. Le prix du litre d’essence a connu une augmentation vertigineuse, passant brutalement de 6 000 à 13 000 francs congolais, soit une hausse de plus de 116% en seulement quelques jours.
Cette flambée des prix, véritable onde de choc pour les habitants, soulève une question cruciale : comment une région riche en ressources peut-elle subir une telle crise carburant Maniema ? Les distributeurs invoquent des difficultés d’approvisionnement, mais nombreux sont ceux qui dénoncent une spéculation pétrolière RDC délibérée.
Les conséquences économiques sont immédiates et dramatiques. Les étalages de carburant, habituellement visibles le long des artères principales de la ville, présentent désormais un spectacle de désolation. Seules quelques stations-service restent ouvertes, pratiquant des tarifs libres en l’absence totale de contrôle des autorités provinciales.
Le secteur des transports, vital pour l’économie locale, est le premier touché. Kekya Omari Dédé, président de l’association des motards du Maniema, alerte : « Cette hausse prix essence Congo injustifiée entraîne mécaniquement l’augmentation des coûts de transport, ce qui se répercute sur tous les produits de première nécessité ».
Les perturbations économiques Kindu sont déjà palpables sur les marchés locaux. Les denrées alimentaires voient leurs prix s’envoler, tandis que de nombreux habitants sont contraints de parcourir de longues distances à pied, faute de moyens pour payer le transport. Cette situation crée un cercle vicieux : moins de mobilité signifie moins d’activité économique, qui elle-même génère moins de revenus pour la population.
Le paradoxe est frappant : alors qu’un arrêté gubernatorial fixe officiellement le prix carburant Kindu à 6 000 francs congolais le litre, la réalité du terrain en est radicalement différente. Cette divergence criante entre le cadre réglementaire et les pratiques sur le marché interroge sur l’efficacité des mécanismes de contrôle des prix.
Les experts économiques s’inquiètent des conséquences à moyen terme. Une telle crise du carburant, si elle persiste, pourrait menacer la stabilité sociale de toute la région. Le carburant étant le sang de l’économie moderne, son renchérissement affecte toutes les chaines de valeur, de l’agriculture au petit commerce en passant par les services.
La question qui se pose maintenant est : jusqu’où iront les perturbations économiques Kindu avant que les autorités ne réagissent ? La balle est dans le camp du gouvernement provincial, qui tarde pourtant à se prononcer sur cette situation d’urgence.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net