Le secteur minier congolais, véritable colonne vertébrale de l’économie nationale, se trouve à un carrefour décisif. Le forum sur la gouvernance minière qui se tient actuellement à Lubumbashi représente-t-il le tournant tant attendu vers une exploitation durable et responsable ? Cette question cruciale plane sur les discussions qui animent la capitale du cuivre depuis le 10 septembre 2025.
La redevance minière de 0,3%, obligation légale pour les entreprises minières, constitue le cœur des débats. Ce mécanisme financier, destiné au développement local, soulève des interrogations majeures sur son efficacité réelle. Comment garantir que ces fonds, provenant du chiffre d’affaires des sociétés minières, bénéficient véritablement aux communautés impactées par l’exploitation minière en RDC ?
Les cahiers de charges sociaux, prévus par la réforme du Code minier de 2018, représentent un autre défi de taille. Malgré leur inscription dans la législation, leur mise en œuvre effective rencontre d’importantes difficultés. La lenteur dans leur application et le manque de transparence dans leur suivi minent la confiance des populations locales. Le forum de Lubumbashi tente justement de trouver des solutions concrètes à ces blocages structurels.
Le phénomène d’envahissement des sites industriels par l’exploitation artisanale illustre parfaitement les tensions qui traversent le secteur minier congolais. Cette coexistence conflictuelle entre exploitation artisanale et industrielle nécessite une régulation urgente. Les participants au forum travaillent à l’élaboration d’une feuille de route permettant de concilier ces deux modes d’exploitation, tout en assurant la sécurité juridique nécessaire aux investissements.
La société civile, présente massivement à ces assises, exige un contrôle renforcé de l’utilisation des fonds de la redevance minière. La priorisation des projets communautaires concrets – santé, éducation, infrastructures – apparaît comme une condition sine qua non pour légitimer cette contribution financière. Les entreprises minières, de leur côté, insistent sur la nécessité d’un cadre juridique stable pour poursuivre leurs investissements.
Le président national de la Chambre des Mines, Kassongo Bin Nassor, résume l’enjeu : « Les cahiers des charges ne doivent plus être des obligations à remplir, mais des engagements à honorer, des leviers de transformation territoriale ». Cette vision traduit l’ambition du forum de dépasser les simples déclarations d’intention pour aboutir à des mécanismes opérationnels.
Les recommandations qui émergeront de ce forum pourraient marquer un tournant dans la gouvernance des ressources minières congolaises. La transparence accrue, la redevabilité renforcée des entreprises et l’implication effective des communautés locales constituent les piliers d’une exploitation minière réellement bénéfique pour le développement économique et social de la RDC.
Le succès de cette initiative dépendra de la capacité des différents acteurs – État, entreprises, société civile – à transformer le dialogue en actions concrètes. La mise en œuvre effective des conclusions du forum déterminera si l’exploitation minière en RDC peut véritablement devenir un vecteur de développement durable et équitable pour toutes les parties prenantes.
Article Ecrit par Amissi G
Source: https://7sur7.cd/?utm_source=chatgpt.com