Un homme a été grièvement blessé par balle vendredi 5 septembre dans la zone de Pampa, située entre les groupements Bena Nshimba et Bena Kapuya, territoire de Katanda au Kasaï Oriental. La victime, identifiée comme le frère du chef Mutombo des Bena Kabeya, a reçu plusieurs impacts de balles dans des circonstances encore troubles.
Les services médicaux de l’hôpital de référence de Katanda l’ont pris en charge, mais son état demeure critique selon les sources familiales. Cette attaque survient dans un contexte particulièrement sensible, moins de quinze jours après la signature d’un pacte social de paix entre les communautés Bena Mwembia, Bena Nshimba et Bena Kapuya.
Des témoins oculaires rapportent avoir entendu plusieurs détonations d’armes à feu dans la matinée du vendredi. La zone de Pampa, considérée comme espace de séparation entre les groupements, devient ainsi le théâtre d’une violation flagrante de l’accord de paix récemment conclu.
Un membre de la société civile locale, sous couvert d’anonymat, révèle que certains habitants du groupement Beena Kahuya s’opposent ouvertement au processus de réconciliation avec leurs voisins Beena Nshimba. Cette résistance active menace la fragile coexistence pacifique établie par le pacte.
Les communautés locales dénoncent une volonté délibérée de replonger la région dans les violences passées. Les tensions communautaires à Katanda ressurgissent avec une intensité préoccupante, rappelant les douloureux épisodes de conflits fonciers qui ont déjà ensanglanté le territoire.
Les autorités provinciales et nationales sont interpellées pour prendre des dispositions urgentes afin d’éviter l’escalade de la violence. La situation sécuritaire reste extrêmement tendue, les habitants des trois groupements concernés vivant dans la crainte permanente d’un nouvel embrasement.
Le dernier accord de paix, aujourd’hui sérieusement fragilisé, avait été conclu avec l’appui des autorités politiques provinciales et nationales. Sa remise en question ouverte par cet acte violent soulève des questions cruciales sur la pérennité des processus de réconciliation dans la région.
Les conflits fonciers à Katanda ont déjà causé d’importants dégâts matériels et fait de nombreuses victimes par le passé. La récurrence de ces violences interroge sur l’efficacité des mécanismes de résolution des conflits et la volonté réelle de toutes les parties à respecter les engagements pris.
La communauté internationale suit avec attention l’évolution de cette situation préoccupante. Les organisations de défense des droits humains appellent à une enquête indépendante pour établir les circonstances exactes de cette attaque et identifier les responsables.
La population locale espère que les autorités compétentes prendront des mesures concrètes pour garantir la sécurité des civils et préserver l’acquis fragile de la paix sociale. Le pacte social de paix représente-t-il encore une chance réelle de coexistence pacifique ou n’est-il qu’une trêve temporaire dans un conflit ancestral ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
