Le président Félix-Antoine Tshisekedi a sonné la mobilisation générale pour sauver l’industrie locale congolaise, menacée par une concurrence déloyale et des pratiques frauduleuses qui sapent les fondements de l’économie nationale. Lors du conseil des ministres du 5 septembre 2025, le chef de l’État a dressé un constat sans appel : la dépendance structurelle aux importations constitue une vulnérabilité stratégique affectant la sécurité et la stabilité sociale du pays.
Quelles mesures concrètes seront prises pour inverser cette tendance préoccupante ? Le phénomène Bilanga, cette contrebande organisée qui inonde les marchés de produits illicites à bas prix, étouffe littéralement la production locale. Ces pratiques frauduleuses découragent l’investissement, affaiblissent nos entreprises et réduisent considérablement les recettes fiscales, creusant davantage le déficit public.
Le gouvernement, sous la coordination de la Première ministre, devra élaborer en urgence un paquet cohérent de mesures. Parmi les actions prioritaires figurent la révision ciblée des taxes à l’importation, le renforcement du cadre légal pour garantir la traçabilité des produits, et la modernisation des dispositifs de contrôle. La lutte contre la fraude douanière au Congo devient ainsi un impératif de souveraineté économique.
La stratégie de Tshisekedi pour l’économie nationale s’articule autour de plusieurs axes complémentaires. La mise en place de mécanismes incitatifs pour soutenir l’investissement productif vise à redynamiser le tissu industriel. Parallèlement, une campagne de communication nationale promouvra la production locale et la fierté de consommer congolais, essentielle pour atteindre la souveraineté alimentaire en RDC.
Le secteur agro-pastoral, pilier traditionnel de l’économie, représente un potentiel considérable encore sous-exploité. Les experts s’accordent sur son rôle crucial dans la réduction de la famine et le développement économique. Pourtant, la RDC continue d’importer massivement des denrées qu’elle pourrait produire localement, un paradoxe inacceptable au regard de ses immenses ressources naturelles.
La protection des PME au Congo constitue un enjeu majeur dans cette bataille économique. Ces entreprises, qui ont pris le risque d’investir dans le pays, méritent un environnement compétitif équitable. Le renforcement de l’industrie locale en RDC passe nécessairement par un soutien accru à ces acteurs essentiels de la croissance économique.
Les mesures annoncées représentent-elles une rupture avec les politiques économiques passées ? La réponse semble affirmative. Le gouvernement entend combiner protectionnisme intelligent et modernisation administrative pour créer les conditions d’un décollage industriel durable. La réussite de cette stratégie conditionnera largement l’avenir économique de la nation.
La modernisation des dispositifs de contrôle douanier et la lutte contre la corruption seront déterminantes pour assurer l’efficacité de ces réformes. Sans une administration compétente et intègre, même les meilleures politiques économiques risquent de rester lettre morte. Le défi est donc autant institutionnel qu’économique.
À moyen terme, ces orientations devraient permettre de créer des emplois durables, préserver les devises étrangères et renforcer la résilience économique nationale. La souveraineté alimentaire n’est plus une option mais une nécessité stratégique pour la RDC, dont la population continue de croître rapidement.
Le succès de cette politique économique ambitieuse dépendra de la coordination entre les différents ministères concernés et de la détermination à appliquer les réformes annoncées. La nation tout entière devra s’engager dans cette transformation économique historique pour construire enfin une prospérité partagée et durable.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
