La tension historique entre les communautés riveraines et le Parc national des Virunga atteint un tournant décisif. Jeudi 1er août, une rencontre cruciale s’est tenue à Kasindi-Lubirigha, symbolisant une lueur d’espoir dans un conflit foncier qui persiste depuis des décennies. Cette cité frontalière de l’Ouganda devient le théâtre d’une tentative de réconciliation entre l’homme et la nature.
Comment apaiser les tensions autour des limites du plus ancien parc d’Afrique ? La réponse semble émerger de ce dialogue communautaire inédit, réunissant toutes les parties prenantes : populations locales, responsables du parc, administration foncière et services de sécurité. Une synergie rare dans une région souvent minée par les conflits.
Arnold Paluku Muvoya, représentant des personnes du troisième âge, souligne l’urgence de cette démarche : “Ce qui nous manquait c’est la règlementation réelle de cette situation”. Ses mots révèlent l’absurdité d’un conflit où clôtures électriques séparent brutalement les communautés de leurs terres ancestrales, sans cadre juridique clair.
Les quartiers Congo ya Sika et Mapathi deviennent ainsi le laboratoire d’une nouvelle approche de gestion des conflits fonciers au Nord-Kivu. La société civile, en collaboration avec les autorités locales, orchestre cette médiation délicate entre protection environnementale et droits des populations.
Quel équilibre trouver entre la sauvegarde d’un patrimoine naturel exceptionnel et les besoins vitaux des communautés riveraines ? Le Parc des Virunga, sanctuaire de biodiversité, se trouve au cœur d’une contradiction moderne : protéger la nature sans étouffer ceux qui y vivent.
La résolution pacifique des conflits dans cette zone frontalière représente un enjeu crucial pour la stabilité régionale. Les tensions foncières, si elles persistent, pourraient menacer tant la conservation que la sécurité des populations. Le dialogue initié à Kasindi ouvre la voie à une coexistence harmonieuse, condition essentielle à la protection durable de cet écosystème unique.
Les recommandations des participants appellent à une vigilance collective : fournir toutes les informations aux services compétents, établir des limites claires et respectées, créer des mécanismes de médiation permanents. Autant de pistes pour transformer un conflit historique en opportunité de développement durable.
Cette initiative démontre que la protection de l’environnement ne peut se faire contre les populations, mais avec elles. Le calme restauré à Congo ya Sika et Mapathi pourrait inspirer d’autres zones de friction autour des aires protégées en RDC. Une leçon de pragmatisme écologique et social qui mérite d’être amplifiée.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net