L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a officiellement levé ce vendredi 5 septembre 2025 le statut d’urgence sanitaire internationale concernant la variole du singe (mpox), marquant un tournant significatif dans la lutte contre cette maladie virale qui a particulièrement touché la République Démocratique du Congo. Cette décision historique intervient après plus d’un an de mobilisation internationale et de efforts concertés pour contenir l’épidémie.
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, a expliqué cette décision lors d’une conférence de presse : “Cette décision est fondée sur une baisse soutenue des cas et des décès dans la RDC et dans d’autres pays touchés, notamment le Burundi, la Sierra Leone et l’Ouganda”. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une réduction notable des infections a été observée au cours des derniers mois, témoignant de l’efficacité des mesures de contrôle mises en place.
Mais que signifie concrètement cette levée du statut d’urgence pour les populations congolaises ? Contrairement à ce qu’on pourrait croire, cela ne sonne pas le glas de la vigilance nécessaire. Le numéro Un de l’OMS lui-même précise : “Bien sûr, la levée de la déclaration d’urgence ne signifie pas que la menace est terminée, ni que notre réponse s’arrêtera”.
La RDC, épicentre de cette épidémie depuis fin 2022, a déployé des efforts considérables pour faire face à cette crise sanitaire. L’activation du Centre des Opérations d’Urgence de Santé Publique (COUSP) et la mise en place du Système de Gestion des Incidents Mpox (SGI) ont permis une coordination efficace des actions sur le terrain. Des campagnes de vaccination ciblées, soutenues par des partenaires comme l’UNICEF, ainsi que des initiatives de sensibilisation communautaire incluant même les guérisseurs traditionnels, ont contribué à freiner la propagation du virus.
Néanmoins, des défis persistent. Le manque de vaccins et les capacités limitées de réponse, exacerbés par d’autres crises humanitaires, continuent de compliquer les efforts de lutte contre la maladie, particulièrement chez les enfants. La décision récente du Africa CDC de maintenir le mpox comme urgence continentale rappelle que la vigilance reste de mise.
Les experts s’accordent à dire que les leçons tirées de cette crise doivent servir à renforcer durablement le système de santé congolais. La meilleure compréhension des facteurs de transmission et des facteurs de risque de gravité acquise durant cette période constitue un acquis précieux pour faire face aux futures épidémies.
Alors que la RDC peut souffler un peu, le message des autorités sanitaires reste clair : maintenir les mesures de prévention, continuer la surveillance épidémiologique et renforcer les capacités de réponse restent essentiels pour éviter toute résurgence de la maladie. La route vers une éradication complète du mpox reste longue, mais cette étape marque indéniablement une victoire significative pour la santé publique en Afrique et particulièrement en République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd