La République Démocratique du Congo vient d’écrire une page historique dans son développement infrastructurel avec la réouverture officielle de la ligne ferroviaire Kinshasa-Matadi, ce vendredi 5 septembre. Cet événement majeur, présidé par le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi, marque le retour du train après plus de cinq années d’interruption, promettant une révolution des transports dans la région.
Comment cette réhabilitation complète de 365 kilomètres de voies ferrées va-t-elle transformer l’économie congolaise ? L’ONATRA, Office National des Transports, a réalisé un exploit technique et logistique en restaurant entièrement cette artère vitale, grâce au mécanisme innovant de la Redevance logistique terrestre (RLT). Un financement national qui démontre la capacité du pays à mobiliser ses ressources internes pour des projets structurants.
Le convoi inaugural ne se limite pas à un simple train : sept voitures voyageurs automotrices flambant neuves, issues d’un parten stratégique avec la Chine, symbolisent le début d’une nouvelle ère ferroviaire. Mais l’ambition va bien au-delà. Le vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba a annoncé l’arrivée imminente de cinq locomotives supplémentaires et de quarante wagons porte-conteneurs, de quoi relancer significativement le transport de marchandises.
Martin Lukusa, directeur général de l’ONATRA, souligne l’importance cruciale de cette infrastructure : « Le train reste la meilleure alternative pour une ville de près de 20 millions d’habitants ». Une déclaration qui prend tout son sens quand on considère les défis de mobilité urbaine à Kinshasa, mégalopole en croissance constante.
La ministre du Portefeuille Julie Mbuyi Shiku voit dans ce projet « structurant à effet réel » le symbole du retour de la confiance dans les infrastructures nationales. Au-delà des mots, les chiffres parlent d’eux-mêmes : la réouverture de cette ligne ferroviaire devrait réduire de 30% les coûts logistiques pour le transport de marchandises entre le port de Matadi et la capitale.
Dès la semaine prochaine, le public pourra bénéficier de ce service restauré, avec des implications économiques immédiates. La connectivité régionale s’en trouve renforcée, offrant des perspectives nouvelles pour le commerce interprovincial et l’intégration économique nationale.
Le programme de modernisation ne s’arrête pas là : la relance du trafic urbain sur les lignes Gare centrale–Aéroport de N’djili et Gare centrale–Kitambo magasin promet de désengorger la circulation kinoise, véritable défi pour la productivité économique de la nation.
Cette renaissance ferroviaire intervient dans un contexte où la RDC cherche à diversifier ses modes de transport et à réduire sa dépendance aux routes souvent impraticables pendant la saison des pluies. Le train Kinshasa-Matadi redevient ainsi le colonne vertébrale du système logistique national, capable de transporter massivement marchandises et personnes dans des conditions de sécurité et de rentabilité améliorées.
Quels impacts concrets pour l’économie congolaise ? La réduction des délais de transport, la baisse des coûts logistiques et l’amélioration de la fiabilité des approvisionnements devraient booster la compétitivité des entreprises locales et attirer de nouveaux investissements dans les régions desservies.
Ce projet phare du gouvernement Tshisekedi démontre que les infrastructures de transport restent un levier essentiel pour le développement économique de la RDC. La réhabilitation réussie de la ligne Kinshasa-Matadi ouvre la voie à d’autres projets ferroviaires d’envergure, posant les bases d’un réseau national intégré et moderne.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
