À Beni, dans le Nord-Kivu, des milliers de déplacés de guerre originaires de Goma lancent un cri de détresse. Depuis plus de huit mois, ces familles survivent dans des conditions précaires, sans assistance humanitaire significative. Comment en est-on arrivé à une telle situation d’abandon ?
Théo Musekura, représentant de ces déplacés, témoigne amèrement : « Nous avons fui les combats et la prise de Goma par le M23 en janvier 2025, croyant trouver refuge et soutien. Huit mois plus tard, nous attendons toujours l’aide promise ».
Environ 260 ménages, venant de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi, survivent grâce à la solidarité locale, souvent hébergés chez des familles d’accueil déjà précaires. Certains recourent à des travaux ménagers ou à la mendicité pour nourrir leurs enfants. La situation des déplacés guerre Nord-Kivu atteint des niveaux critiques jamais vus auparavant.
« Où sont le PAM et le HCR ? Où est le gouvernement ? », s’interroge un père de famille rencontré sur place. Ses enfants, comme beaucoup d’autres, n’ont pas accès à l’éducation faute de fournitures scolaires. La crise humanitaire Beni prend des proportions alarmantes alors que la communauté internationale semble détourner le regard.
L’appel à l’aide déplacés Goma se dirige particulièrement vers le ministre de l’Éducation et les autorités congolaises. Mais du côté gouvernemental, on reconnaît les limites. Un conseiller du gouverneur chargé des questions humanitaires explique : « Nos capacités provinciales sont limitées par le manque de ressources. Nous faisons ce que nous pouvons ».
Cette réponse suffira-t-elle à calmer la colère grandissante des déplacés ? La situation déplacés RDC nécessite une réponse urgente et coordonnée. L’assistance humanitaire Congo ne peut se contenter de demi-mesures face à l’ampleur de la détresse.
Les familles déplacées nourrissent pourtant un espoir : celui de pouvoir un jour retourner chez elles, dans leurs villages d’origine. Mais en attendant, elles demandent simplement de quoi survivre dignement, sans avoir à tendre la main chaque jour.
La question reste entière : jusqu’à quand la communauté internationale et le gouvernement congolais resteront-ils sourds à ces appels à l’aide ? L’urgence humanitaire dans le Nord-Kivu exige des actions concrètes et immédiates, pas des promesses sans lendemain.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net