Une épaisse fumée noire s’élève au-dessus de Goma ce jeudi 4 septembre, témoin silencieux de la double tragédie qui frappe la ville. L’incendie de Goma a une fois de plus montré sa face destructrice, consumant biens et rêves dans deux foyers distincts qui ont mobilisé toutes les forces de secours du Nord-Kivu.
« J’ai vu le feu prendre à la pompe à essence alors qu’un client remplissait son jerrycan. En quelques secondes, tout était embrasé », témoigne un habitant du quartier Katoyi, encore sous le choc. La station-service Serufuli, située sur l’axe stratégique Goma-Saké, n’est plus aujourd’hui qu’un amas de tôles tordues et de cendres. Comment une simple opération de ravitaillement peut-elle transformer un lieu de vie en brasier incontrôlable ?
Les équipes de la MONUSCO pompiers Goma et de la protection civile ont livré une course contre la montre pour circonscrire les flammes. Neuf camions ont été déployés simultanément sur les deux sites, dans un effort coordonné qui a évité le pire : la perte de vies humaines. Pourtant, le bilan matériel reste lourd : deux véhicules, cinq bureaux, une maison en bois et plusieurs installations du marché adjacent réduits en cendres.
Quelques heures plus tard, vers 17h15, un second incendie Nord-Kivu se déclarait avenue Mulamba dans le quartier Virunga, comme si la ville vivait une malédiction en série. Cette répétition tragique interroge sur la vulnérabilité des infrastructures et la prévention des risques dans une région déjà éprouvée par des décennies de conflits.
Les visages crispés des habitants révèlent une angoisse familière. Combien de fois devront-ils reconstruire après de telles catastrophes Goma ? Les questions de sécurité et de normes de construction reviennent avec acuité, alors que les causes exactes de ces incendies restent à déterminer.
Cette double tragédie soulève des enjeux cruciaux pour la résilience urbaine de Goma. Au-delà de l’intervention d’urgence, c’est toute une réflexion sur l’aménagement du territoire, la prévention des risques et la formation des populations qui doit s’amplifier. Comment transformer l’essai des interventions rapides en une véritable culture de la sécurité pour les citoyens de Goma ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net