La localité de Lopa, en territoire de Djugu, connaît une amélioration notable de sa situation sécuritaire après des semaines de violents affrontements. Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont engagé des opérations militaires décisives contre les groupes armés, dont les milices d’auto-défense, permettant un retour progressif des populations déplacées.
Les marchés ont rouvert leurs portes, les parents inscrivent massivement leurs enfants pour la nouvelle année scolaire, et les patrouilles militaires assurent désormais une protection visible. Cette présence rassurante permet aux habitants d’accéder à leurs champs et de reprendre timidement leurs activités socio-économiques.
Mais cette embellie sécuritaire masque-t-elle une réalité économique préoccupante ? L’interdiction du concassage semi-industriel de minerais continue de peser lourdement sur l’économie locale. Cette mesure, critiquée pour son impact négatif sur la circulation monétaire, entrave la reprise complète des activités.
À Mabanga, les creuseurs artisanaux d’or ont été autorisés à reprendre leur travail, mais le commerce peine à redémarrer. Le volume des transactions reste faible, insuffisant pour dynamiser l’économie du territoire de Djugu.
À Nizi, malgré la présence militaire rassurante, nombreux sont ceux qui hésitent encore à revenir. La précarité économique constitue un frein majeur au retour définitif des populations déplacées. Comment reconstruire lorsque les perspectives économiques restent incertaines ?
Iga-Barrière illustre parfaitement ces difficultés économiques persistantes. Les activités commerciales y restent réduites au minimum, affectant particulièrement les conducteurs de taxi-moto. Le prix d’une course entre Bunia et Iga-Barrière est passé de 25 000 à 20 000 francs congolais, non par normalisation du marché, mais par absence de clients.
Une autorité coutumière locale souligne l’importance cruciale de l’orpaillage pour la relance économique. Cette activité constitue le moteur essentiel de l’économie régionale et son redémarrage conditionne la véritable reprise des autres secteurs.
La sécurité retrouvée ouvre donc la voie à une normalisation progressive, mais le chemin vers une stabilité complète reste semé d’embûches économiques. La coordination entre les efforts sécuritaires des FARDC et les initiatives économiques apparaît plus que jamais nécessaire.
La situation à Lopa démontre que la pacification d’une région ne se limite pas à la seule dimension sécuritaire. La lutte contre les groupes armés doit s’accompagner de mesures économiques concrètes pour garantir une stabilisation durable et le retour définitif des populations.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net