Dans le cadre feutré du cabinet ministériel de Kinshasa, une atmosphère d’urgence solennelle régnait ce vendredi 29 août. Pour la première fois, les acteurs clés de la lutte contre les violences basées sur le genre se réunissaient sous l’égide de la ministre provinciale Yvette Tembo Kulemfuka. Une question brûlante planait sur les discussions : comment transformer les discours en actions concrètes pour les milliers de victimes silencieuses ?
La ministre des Finances, Économie, Genre, Famille et Enfant ne s’y est pas trompée. D’entrée de jeu, elle a planté le décor : « Notre responsabilité collective est de répondre aux défis des violences basées sur le genre, des inégalités structurelles et des discriminations persistantes ». Des mots qui résonnent cruellement dans une société où les violences faites aux femmes restent trop souvent tues.
Autour de la table, partenaires techniques et financiers ainsi que membres du Groupe Thématique Genre de Kinshasa ont écouté avec une attention particulière. Comment, en effet, ne pas sentir le poids des attentes ? Combien de femmes, d’enfants, de personnes vulnérables attendent que ces réunions se traduisent par une protection tangible ?
La coordination VBG RDC prend ici tout son sens. Il ne s’agit plus de travailler en silo, mais de mutualiser les ressources financières, techniques et humaines. Une approche innovante qui vise à produire des résultats visibles et mesurables. La ministre l’a affirmé avec force : la transformation des engagements en actions concrètes n’est pas une option, mais une nécessité absolue.
Les échanges interactifs qui ont suivi ont révélé une détermination commune. Propositions et idées ont fusé pour redynamiser les activités du groupe thématique. Une décision forte a émergé : les réunions se tiendront désormais mensuellement, sous la coordination directe de la ministre elle-même. Le secrétariat sera assuré par la Division urbaine du Genre, Famille et Enfant, garantissant un suivi institutionnel pérenne.
Mais au-delà de l’architecture administrative, quelle sera la réalité sur le terrain ? Les victimes de violences basées sur le genre à Kinshasa verront-elles enfin leur quotidien s’améliorer ? La coordination saura-t-elle dépasser les beaux discours pour apporter des solutions concrètes ?
La route reste longue, mais ce premier pas symbolise une volonté politique rare. La lutte contre les violences faites aux femmes nécessite plus que des mots : elle exige des moyens, de la persévérance et une coordination sans faille. Le travail ne fait que commencer, et les yeux de toute une province sont désormais braqués sur cette initiative.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd