La scène musicale kinoise a été secouée par un incident des plus troublants survenu lors du concert événement de Gaz Mawete au Stade Cardinal Malula. Ce samedi 30 août 2025, ce qui devait être une célébration euphorique de la musique congolaise s’est transformé en une séquence choquante qui interroge sur les limites entre artistes et admirateurs.
Alors que Suintement, le rappeur au flow percutant, délivrait sa performance sur les planches, un moment d’émotion a viré au drame. Mohamed Ilenda, jeune humoriste de Barumbu transporté par l’énergie du spectacle, a tenté de manifester son admiration en montant spontanément sur scène pour une étreinte fraternelle. La réaction du artiste fut aussi brutale qu’inattendue : un rejet violent suivi d’un coup qui a glacé l’assistance.
La sécurité, intervenant avec une force disproportionnée, a achevé de transformer ce geste d’admiration en cauchemar. Projecté hors de la scène, le jeune fan s’est retrouvé meurtri dans son corps et dans sa dignité. Comment un instant de grâce musicale peut-il ainsi basculer dans la violence ? La question résonne aujourd’hui dans toute la communauté artistique kinoise.
Mohamed, visiblement ébranlé, confie ses souffrances physiques et morales : « Mon cou et mes côtes me font toujours mal, malgré les calmants… Je voulais juste un souvenir ». La déception se mêle à la douleur chez ce passionné de musique qui garde malgré tout son admiration pour Gaz Mawete, mais ne cache pas son amertume envers Suintement.
Cet incident soulève des interrogations cruciales sur la relation sacrée entre l’artiste et son public. La scène, espace de partage et d’émotion, peut-elle devenir une zone de tension où la célébration se mue en confrontation ? Le respect mutuel devrait pourtant être la partition fondamentale de toute performance musicale.
La communauté artistique de Kinshasa attend désormais des actes concrets : des excuses publiques de la part de Suintement, une prise de responsabilité des organisateurs, et surtout, une réflexion collective sur la préservation de la magie du spectacle vivant. Car la musique congolaise, riche de ses harmonies et de ses rythmes envoûtants, mérite mieux que ces notes discordantes.
Alors que Mohamed suit son traitement avec inquiétude, l’incident du Stade Cardinal Malula rappelle douloureusement que derrière la scintillance des projecteurs, la humanité doit rester au cœur de l’expression artistique. Espérons que cette mésaventure serve d’électrochoc pour une meilleure protection des fans et une plus grande conscience des artistes.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc