En marge de la neuvième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD9), tenue à Yokohama au Japon, la République démocratique du Congo et l’Angola ont engagé des discussions bilatérales d’une importance capitale pour la stabilité et le développement de l’Afrique centrale. La rencontre entre la Première ministre congolaise Judith Suminwa Tuluka et le président angolais João Lourenço, également président en exercice de l’Union africaine, marque un tournant significatif dans les relations entre les deux nations frontalières.
Les entretiens, qui se sont déroulés dans un contexte régional volatile, ont principalement porté sur les défis sécuritaires communs aux deux pays. La situation dans l’est de la RDC, où persistent des conflits armés, nécessite une approche coordonnée et un soutien continental renforcé. Les mécanismes de stabilisation existants ont été passés en revue, avec un accent particulier sur les processus de paix en cours, notamment l’accord de Washington et les négociations de Doha.
Judith Suminwa Tuluka, porteuse d’un message du président Félix Tshisekedi, a souligné l’impérieuse nécessité d’une action concertée pour garantir la sécurité non seulement de la RDC mais de toute la sous-région. Cette position reflète la prise de conscience croissante que les défis sécuritaires en Afrique centrale transcendent les frontières nationales et exigent des solutions régionales.
Au-delà des questions sécuritaires, la coopération économique bilatérale a constitué un volet substantiel des discussions. Les deux parties se sont félicitées de l’avancement des partenariats existants, particulièrement dans le secteur stratégique des hydrocarbures où un accord concret a déjà été finalisé. Cet accord ouvre des perspectives importantes pour le développement énergétique des deux nations et pourrait servir de modèle pour d’autres collaborations sectorielles.
La Première ministre a précisé que des discussions sont en cours pour étendre cette coopération à d’autres domaines, notamment la pêche. Cette diversification des secteurs de collaboration témoigne de la maturité des relations entre Kinshasa et Luanda et de leur volonté commune de construire un partenariat multidimensionnel.
Le président Lourenço a pour sa part invité le gouvernement congolais à participer à l’inauguration prochaine de la raffinerie de Kabinda, symbolisant ainsi l’importance accordée au renforcement des liens économiques entre les deux pays. Cette invitation s’inscrit dans une logique d’intégration régionale et de partage d’expertise.
Cette rencontre au plus haut niveau, bien qu’ayant lieu en terre japonaise, démontre la vitalité des relations diplomatiques entre la RDC et l’Angola. Elle souligne également le rôle croissant que ces deux puissances centre-africaines entendent jouer dans la stabilisation et le développement de leur région. Dans un contexte international marqué par de multiples crises, cette coopération renforcée pourrait constituer un facteur déstabilisant positif pour l’ensemble de l’Afrique centrale.
Les observateurs régionaux suivront avec attention la concrétisation des engagements pris lors de cette rencontre. La capacité des deux pays à transformer ces discussions en actions tangibles sera déterminante pour l’avenir de leur coopération et, plus largement, pour la stabilité régionale. La question sécuritaire reste en effet au cœur des préoccupations, tandis que les opportunités économiques offertes par un partenariat renforcé pourraient contribuer à créer les conditions d’une paix durable.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: primature.grouv.cd
