En marge de la neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9), un événement diplomatique majeur s’est déroulé à Yokohama le 21 août 2025. La Première ministre de la République Démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, et son homologue ivoirien, Robert Beugré Mambé, ont engagé des discussions bilatérales prometteuses qui pourraient redéfinir les relations entre leurs deux nations.
Cette rencontre, loin d’être une simple formalité protocolaire, a jeté les bases concrètes d’une coopération renforcée. Les deux dirigeants ont convenu de convoquer dans les plus brefs délais une commission mixte, instrument essentiel pour structurer et dynamiser leur partenariat. Cette décision stratégique intervient à un moment où les pays africains cherchent à maximiser leurs complémentarités plutôt que de fonctionner en silos.
La RDC, souvent présentée comme « pays-solution » pour les défis environnementaux mondiaux, dispose d’atouts considérables en matière de transition énergétique et de biodiversité. De son côté, la Côte d’Ivoire brille dans le domaine agricole, avec une expertise reconnue en production cacaoyère et en développement agro-industriel. La mutualisation de ces potentiels pourrait créer une synergie remarquable au service du développement continental.
Le Premier ministre ivoirien a souligné avec insistance l’importance de la paix comme prérequis indispensable au développement. « Il n’y a pas de développement sans la paix », a-t-il déclaré, rappelant ainsi que la stabilité politique constitue le fondement sur lequel peuvent s’ériger les projets économiques ambitieux. Cette préoccupation résonne particulièrement en RDC, où la quête de stabilité reste une priorité absolue.
Mais au-delà des déclarations d’intention, quels sont les secteurs concrets qui pourraient bénéficier de cette coopération renouvelée ? L’environnement, l’énergie et l’agriculture apparaissent comme les domaines privilégiés. La RDC, avec sa forêt équatoriale et ses ressources hydrauliques, pourrait partager son expertise en matière de conservation écologique. La Côte d’Ivoire, de son côté, pourrait apporter son savoir-faire en transformation agricole et en commercialisation des produits tropicaux.
Cette initiative s’inscrit parfaitement dans l’esprit de la TICAD, qui encourage justement les partenariats intra-africains. Alors que le continent cherche à affirmer sa place dans l’échiquier mondial, des collaborations bilatérales solides comme celle-ci constituent des pierres angulaires pour l’intégration régionale. La commission mixte envisagée servira de cadre institutionnel pour concrétiser cette vision partagée.
Les observateurs notent le timing stratégique de cette annonce. Alors que l’Afrique fait face à des défis multiples – changement climatique, sécurité alimentaire, transition énergétique – la coopération entre pays aux économies complémentaires devient une nécessité plutôt qu’une option. La RDC et la Côte d’Ivoire montrent la voie en choisissant de mutualiser leurs forces plutôt que de les diluer dans des compétitions stériles.
Reste à présent à transformer ces intentions en actions tangibles. La prochaine commission mixte devra définir un calendrier précis et des projets concrets qui bénéficieront directement aux populations des deux pays. Si cette dynamique se maintient, elle pourrait servir de modèle pour d’autres collaborations bilatérales sur le continent, démontrant ainsi que l’avenir de l’Afrique repose sur sa capacité à créer des synergies gagnant-gagnant.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: primature.grouv.cd
