Kinshasa vibre au rythme de l’urbanisme africain. La capitale congolaise accueille depuis ce mardi la 14e édition du Congrès triennal de l’Union des Architectes d’Afrique, un événement majeur qui rassemble plus de 200 professionnels du continent. Pendant deux jours, experts et décideurs planchent sur l’avenir des villes africaines confrontées à des défis sans précédent.
Comment construire des villes qui résistent aux séismes tout en reposant sur des richesses minières ? Cette question cruciale anime les débats du centre culturel et artistique des Pays d’Afrique Centrale. Le président du Conseil national de l’Ordre des Architectes a lancé un appel vibrant aux participants : « Analysez les enjeux des zones sismiques et proposez des solutions concrètes pour assurer la survie de nos villes ».
La situation de Kinshasa illustre parfaitement ces défis. Métropole de près de 15 millions d’habitants, la ville connaît une expansion urbaine souvent anarchique, tandis que son sous-sol riche en minerais attire convoitises et activités extractives. Les architectes présents doivent imaginer des modèles urbains capable de concilier développement économique et sécurité des populations.
Le ministre d’État en charge de l’Urbanisme, Alexis Gisaro, a insisté sur la nécessité de « réinventer l’urbanisme africain ». Une urgence alors que les villes du continent subissent de plein fouet les effets du changement climatique, de l’exploitation minière intensive et de la pression démographique. Mais comment transformer ces défis en opportunités ?
Le vice-Premier ministre Jacquemain Shabani a salué cette initiative, soulignant que « les centres urbains africains sont soumis à des pressions démographiques exceptionnelles, avec des déplacements massifs de populations cherchant de meilleures conditions de vie ». Cette réalité congolaise exige des réponses architecturales innovantes et adaptées au contexte local.
Les discussions s’articulent autour du thème central : « Résilience des villes africaines face à l’exploitation minière et industrielle, et face aux catastrophes naturelles ». Un sujet brûlant en République Démocratique du Congo, où l’activité minière façonne souvent le développement urbain, parfois au détriment de la sécurité et de l’environnement.
Les architectes africains présents à Kinshasa portent une lourde responsabilité : celle de concevoir des villes qui protègent leurs habitants tout en permettant un développement économique durable. Leurs propositions pourraient bien déterminer l’avenir urbain du continent pour les décennies à venir.
Alors que les défis s’accumulent – croissance démographique explosive, exploitation minière souvent anarchique, risques sismiques sous-estimés – la résilience des villes africaines devient une question de survie. Les solutions qui émergeront de ce congrès pourraient inspirer toute l’Afrique dans sa quête d’un urbanisme à la fois moderne et respectueux des réalités locales.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net