Dans la nuit du 26 au 27 août 2025, un silence lourd de tragédie s’est abattu sur le tronçon Sandoa-Kasaji. Un camion Ohwo, qui devait relier Mbuji-Mayi à Kolwezi, a brutalement quitté la route près du village Mwinedjungu, transformant un voyage ordinaire en cauchemar mortel. Vingt-trois vies se sont éteintes dans ce qui s’annonce comme l’un des accidents routiers les plus meurtriers de l’année dans la province du Lualaba.
« La vitesse excessive combinée à l’état d’ivresse du chauffeur serait à l’origine de cette catastrophe », affirme Jean Augustin Tshijika, administrateur du territoire de Sandoa. Son témoignage, recueilli sur les lieux du drame, décrit une scène apocalyptique où le camion gît toujours sur le flanc, rendant presque impossible l’accès aux victimes potentielles encore prisonnières de l’épave.
Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi les routes congolaises continuent-elles de se transformer en couloirs de la mort ? Ces questions hantent les esprits alors que les secours luttent contre le temps et le manque criant de moyens. Le gouvernement provincial a bien dépêché une équipe avec cercueils et linceuls, mais l’absence d’équipements lourds pour relever le véhicule paralyse les opérations.
La triste réalité des morgues congolaises s’est imposée : seuls 13 corps ont pu être conservés, dont celui d’un bébé. Les autres, déjà en décomposition avancée, ont dû être enterrés dans l’urgence à la chefferie de Lumaka. Une course contre la mort et la putréfaction qui ajoute à l’horreur de cette tragédie.
Cet accident camion Sandoa souligne cruellement les défaillances structurelles de la sécurité routière en RDC. Absence de contrôles techniques, état déplorable des routes, imprudence des conducteurs – le cocktail explosif qui transforme régulièrement les axes routiers en pièges mortels. La sortie route Lualaba de ce camion n’est malheureusement pas un incident isolé, mais le symptôme d’un malaise profond.
Les communautés locales, meurtries mais résilientes, se mobilisent pour offrir une sépulture digne aux victimes. Pourtant, derrière cette solidarité se cache une amère vérité : combien de drames similaires faudra-t-il encore déplorer avant que des mesures concrètes ne soient prises ? L’administrateur Tshijika lance un appel pressant à l’équipement des services de secours, soulignant que sans moyens logistiques adaptés, toute intervention reste vaine.
Cette accident routier RDC vient rappeler que derrière les statistiques, ce sont des vies humaines qui s’envolent, des familles brisées, des communautés entières traumatisées. La tragédie Sandoa doit servir de électrochoc pour une prise de conscience collective sur l’impérieuse nécessité d’améliorer la sécurité routière Congo. Car chaque vie perdue sur nos routes est un échec de plus dans notre capacité à protéger nos concitoyens.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net