Une opération de désarmement volontaire d’une ampleur significative a eu lieu cette semaine en Ituri. Au moins 470 armes de guerre ont été remises aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) par des miliciens du groupe « Autodéfense ». Ce geste, salué comme une avancée majeure, intervient après des mois de pressions militaires et de campagnes de sensibilisation intensives.
Deux cérémonies symboliques se sont déroulées à Jailo et Mabanga, dans la chefferie de Mambisa, territoire de Djugu. Les autorités militaires, civiles et coutumières étaient présentes pour superviser et valider ce processus de reddition. Parmi l’arsenal cédé figuraient quarante-cinq fusils d’assaut AK-47 et deux mitrailleuses lourdes PKM, toutes munies de leurs chargeurs.
Ce désarmement est perçu comme le résultat direct des opérations offensives menées par les FARDC. La pression sur le terrain a contraint ces groupes à quitter la brousse et à opter pour la voie de la paix. Mais est-ce suffisant pour garantir une stabilité durable dans une province ravagée par des décennies de violence ?
Michel Meta, président des vingt-et-une communautés de l’Ituri, a salué cette initiative tout en appelant à la vigilance. « Si les éléments de ce groupe armé ont accepté de remettre leurs armes, c’est grâce à la pression militaire exercée sur eux », a-t-il déclaré. Il a toutefois insisté sur la nécessité de poursuivre les opérations contre tous les groupes armés sans exception, mentionnant spécifiquement la menace persistante de la Codeco.
La circulation illégale des armes reste un défi sécuritaire majeur. Malgré cette avancée, les communautés locales restent exposées à des risques d’attaques. La reddition d’armes, aussi symbolique soit-elle, ne doit pas masquer l’urgence de traquer les autres milices toujours actives.
Le processus de paix en Ituri nécessite plus que des cérémonies. Il exige une stratégie coordonnée incluant désarmement, démobilisation et réintégration. Les autorités militaires ont affirmé leur engagement à maintenir la pression jusqu’à la pacification totale de la zone. Reste à voir si cette dynamique pourra être étendue à d’autres groupes rebelles.
La communauté internationale suit de près ces développements. La stabilisation de l’Ituri est cruciale pour la sécurité de toute la région du Grand Kivu. Cette reddition volontaire ouvre une fenêtre d’espoir, mais la route vers une paix durable reste semée d’embûches.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net