La ville de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, retrouve progressivement son rythme normal après la levée officielle du couvre-feu instauré suite aux violents affrontements du 14 août dernier. Cette décision, prise par le conseil provincial de sécurité, marque un tournant significatif dans la gestion de la crise sécuritaire qui a secoué la région.
Le gouverneur de province, Moïse Mussa Kabwankubi, a officiellement annoncé la mesure lors d’une déclaration publique. « Après évaluation approfondie de la situation sécuritaire dans la ville de Kindu, les membres du comité provincial de sécurité ont constaté de manière unanime que la situation était revenue à la normale », a-t-il affirmé. Cette évaluation intervient après plus d’une semaine de restrictions nocturnes qui affectaient considérablement la vie des habitants.
Les affrontements initiaux, survenus dans le quartier Tokolote de la commune de Mikelenge, avaient opposé des combattants Wazalendo aux forces de l’ordre. Des échanges de tirs nourris avaient semé la panique parmi la population civile, conduisant à la mise en place urgente d’un couvre-feu de 20h30 à 5h du matin. Le bilan humain de ces violences s’élève à neuf morts et plusieurs blessés, sans compter les importants dégâts matériels enregistrés.
La sécurité des personnes et de leurs biens sera désormais assurée exclusivement par les forces de défense et de sécurité régulières, selon les précisions apportées par le gouverneur. Les autorités insistent sur le strict respect des consignes établies pour maintenir la stabilité retrouvée. Mais comment garantir une sécurité durable après de tels événements ?
Le gouverneur Kabwankubi a lancé un appel particulier aux autorités locales — bourgmestres, chefs de quartiers et de blocs — pour qu’ils renforcent la surveillance des mouvements de population. « Il est essentiel de savoir qui fait quoi, pour que la population se sente en sécurité comme elle l’était avant ces événements », a-t-il insisté. Cette approche collaborative vise à établir un dispositif de vigilance permanente.
La province du Maniema, comme d’autres régions de la République Démocratique du Congo, reste confrontée à des défis sécuritaires complexes. La levée du couvre-feu à Kindu représente cependant une avancée notable dans la normalisation de la situation. Les forces de sécurité maintiennent une présence visible dans les zones précédemment touchées par les violences.
Les habitants de Kindu accueillent avec soulagement la fin des restrictions de circulation nocturne. Les activités commerciales et sociales reprennent progressivement leur cours normal, même si une certaine prudence demeure. Les autorités provinciales promettent un suivi rigoureux de l’évolution de la situation sécuritaire dans les prochains jours.
Cette résolution positive de la crise démontre l’efficacité des mécanismes de gestion des urgences sécuritaires au niveau provincial. Elle souligne également l’importance d’une coordination entre les différents niveaux d’autorité pour faire face aux situations de crise. La stabilisation de Kindu servira-t-elle de modèle pour d’autres régions confrontées à des défis similaires ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net