L’exécutif provincial de Kinshasa a engagé ce vendredi 22 août une opération d’envergure dans la commune de la Gombe, marquant le passage à la phase active de la campagne « Retour à la norme ». Sous la direction du gouverneur Daniel Bumba, les équipes de la Brigade spéciale pour la protection de l’environnement, appuyées par la RASKIN et les services techniques, ont procédé à des démolitions ciblées de constructions illicites et à l’assainissement des artères principales.
Cette opération assainissement Kinshasa vise principalement les emprises publiques illégalement occupées par des kiosques, maisons de vente et habitations précaires, particulièrement le long des cours d’eau. Le gouverneur Bumba a supervisé personnellement les premières interventions, démontrant la détermination des autorités à restaurer l’ordre urbain. Mais cette fermeté affichée ne masque-t-elle pas les défis structurels d’une urbanisation longtemps laissée à elle-même ?
La stratégie adoptée repose sur une approche progressive, débutant par le cœur administratif et économique de la capitale avant de s’étendre aux 23 autres communes. Au-delà des simples démolitions, la campagne inclut la lutte contre le vagabondage urbain et les nuisances sonores, phénomènes qui minent quotidiennement la qualité de vie des Kinois. Le gouverneur a d’ailleurs averti que des sanctions sévères attendent les contrevenants, signe d’une volonté politique affirmée de rompre avec les pratiques antérieures.
Cette démolition constructions anarchiques soulève cependant plusieurs interrogations. Quel accompagnement social est prévu pour les populations délogées ? Comment éviter les reconstructions sauvages une fois l’opération terminée ? La méthode musclée choisie par Daniel Bumba gouverneur répond-elle à une urgence sécuritaire ou s’inscrit-elle dans une vision à long terme de l’aménagement urbain ?
L’opération en cours dans la Gombe constitue un test décisif pour l’autorité provinciale. Sa réussite ou son échec conditionnera non seulement la suite de la campagne retour à la norme, mais aussi la crédibilité de l’action gouvernementale en matière de gestion urbaine. Le pari est audacieux : transformer en quelques semaines des pratiques ancrées depuis des décennies.
Reste à savoir si cette démonstration de force s’accompagnera des solutions durables attendues par une population souvent sceptique face aux opérations coup de poing. La restauration de l’ordre public Gombe passe-t-elle nécessairement par la contrainte, ou aurait-on pu privilégier des approaches plus inclusives ? La réponse se construira dans les prochaines semaines, au gré de l’extension annoncée vers les autres communes.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd