Dans une décision économique majeure, le ministre du Commerce extérieur Julien Paluku a mis fin à une pratique contestée de l’Office congolais de contrôle (OCC). La mesure interdisant le prélèvement de 10 USD par tonne sur les productions agricoles destinées à l’exportation représente un tournant significatif pour la compétitivité des produits agricoles de la RDC.
Cette intervention gouvernementale fait suite à des plaintes répétées de l’Association des exportateurs de cacao-café et de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC). Ces acteurs économiques dénonçaient une taxe jugée illégale et particulièrement néfaste au climat des affaires congolais. Comment une institution publique pouvait-elle imposer une telle charge sans base légale apparente ?
La suppression de cette taxe OCC à l’exportation s’inscrit dans une vision stratégique plus large. Le gouvernement congolais démontre ainsi sa volonté d’aligner sa politique commerciale sur les standards internationaux, particulièrement depuis la ratification de l’Accord de facilitation des échanges commerciaux de l’OMC. Cette démarche vise explicitement à renforcer l’attractivité des produits congolais sur les marchés globaux.
Sur le plan opérationnel, le Directeur général de l’OCC, Étienne Tshimanga, se trouve dans l’obligation de fournir des explications détaillées dans un délai contraint de moins d’une semaine. La lettre ministérielle du 7 février 2024 accuse l’institution d’avoir violé les instructions de sa tutelle et enfreint les dispositions légales en vigueur. Cette mise en demeure illustre la détermination des autorités à faire respecter le cadre réglementaire.
Les implications économiques de cette décision sont multiples. Pour les exportateurs de cacao et de café, principaux concernés par cette taxe, la mesure se traduira par une réduction directe des coûts d’exportation. Cette baisse des charges pourrait immédiatement améliorer leur compétitivité-prix sur les marchés internationaux, où la concurrence fait rage.
À plus long terme, cette initiative gouvernementale envoie un signal fort aux investisseurs nationaux et internationaux. Elle démontre une réelle volonté d’assainissement du environnement économique congolais et de simplification des procédures commerciales. La FEC et les associations d’exportateurs saluent d’ailleurs unanimement cette décision, y voyant une avancée majeure pour la transparence et la relance du secteur agricole.
Cette affaire soulève cependant des questions fondamentales sur les mécanismes de contrôle et de régulation des institutions publiques. Comment une taxe illégale a-t-elle pu être appliquée sans réaction précoce des autorités de tutelle ? Quels mécanismes préventifs mettre en place pour éviter de telles dérives à l’avenir ?
La réponse apportée par le ministre Julien Paluku constitue un précédent important dans la gouvernance économique de la RDC. Elle établit clairement la primauté du droit et la nécessité d’une coordination effective entre les différentes institutions publiques. Pour les économistes, cette décision pourrait marquer le début d’une nouvelle ère dans la politique commerciale congolaise, plus transparente et favorable aux investissements.
Le secteur agricole congolais, longtemps entravé par des charges administratives excessives, pourrait ainsi connaître un regain de compétitivité essentiel à son développement. Reste à voir comment l’OCC se conformera à ces nouvelles directives et quelles mesures correctives seront mises en œuvre pour garantir le respect strict du cadre légal.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net