Les travaux du port en eaux profondes de Banana, véritable artère vitale pour l’économie congolaise, connaissent une accélération remarquable dans le territoire de Moanda au Kongo-Central. Des navires spécialisés accostent régulièrement, débarquant des équipements lourds et du matériel de construction qui témoignent de l’avancée significative de ce chantier stratégique.
Développé par le groupe émirati DP World Congo, cet ouvrage d’envergure représente une révolution infrastructurelle pour la République Démocratique du Congo. Avec un quai de 600 mètres de long et un tirant d’eau de 18 mètres, le port Banana RDC deviendra le premier du pays capable d’accueillir les plus grands porte-conteneurs du monde. Sa capacité de traitement annuelle estimée à 450 000 EVP (équivalent vingt pieds) positionnera la RDC sur la carte mondiale du commerce maritime.
Le projet inclut également l’aménagement d’un parc à conteneurs de 30 hectares, offrant des solutions de stockage modernes et sécurisées. Cette infrastructure portuaire Congo répond aux standards internationaux les plus exigeants, promettant de transformer radicalement la chaîne logistique nationale.
Le calendrier prévisionnel indique un achèvement de la première phase dans un délai de 18 à 20 mois, soit d’ici 2026. Ce rythme soutenu démontre l’engagement des parties prenantes à concrétiser cette vision économique majeure. Mais au-delà des délais, quel impact réel ce projet Banana port aura-t-il sur l’économie congolaise ?
L’enjeu dépasse largement la simple construction d’infrastructures. Il s’agit d’une reconquête de la souveraineté commerciale nationale. Actuellement, la RDC dépend fortement des ports étrangers pour ses échanges internationaux, engendrant des surcoûts logistiques considérables et une vulnérabilité stratégique. Le port en eaux profondes de Banana offrira un accès direct à l’océan Atlantique, réduisant les délais de transit et les coûts d’import-export.
Cette infrastructure s’inscrit dans une vision plus large de développement économique intégré. Elle pourrait catalyser l’émergence de zones industrielles adjacentes, stimuler les investissements étrangers et créer des milliers d’emplois directs et indirects. Le secteur minier congolais, pilier de l’économie nationale, bénéficiera particulièrement de cette ouverture maritime directe.
Les retombées économiques prévisionnelles sont substantielles : réduction de 30 à 40% des coûts logistiques pour les entreprises congolaises, gain de compétitivité sur les marchés internationaux, et diversification des sources de croissance économique. Le port de Banana pourrait devenir le hub maritime de référence en Afrique centrale, attirant des trafics en transit et générant des revenus substantiels pour l’État.
Ce projet s’inscrit dans la dynamique des réformes infrastructurelles engagées par les autorités congolaises. Il démontre la capacité de la RDC à attirer des investisseurs de rang mondial comme DP World et à mener à bien des projets structurants de grande envergure. La réussite de ce chantier pourrait ouvrir la voie à d’autres partenariats public-privé dans le secteur des infrastructures.
À l’heure où la diversification économique devient impérative, le port de Banana représente bien plus qu’une infrastructure maritime : c’est un levier de transformation économique, un symbole de la renaissance infrastructurelle congolaise et une promesse de développement durable pour les générations futures.
Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net
