Qui aurait imaginé voir les premiers résultats de l’examen d’État publiés seulement 72 heures après la fin des épreuves ? Ce qui semblait utopique hier est devenu réalité en cette édition 2025, grâce à une révolution technologique pilotée par le ministère de l’Éducation nationale. La ministre Raïssa Malu Dinanga a dévoilé devant le Conseil des ministres les coulisses de cette performance inédite, fruit d’innovations majeures combinant intelligence artificielle et blockchain.
Comment expliquer cette célérité exceptionnelle ? Trois piliers technologiques ont transformé le processus. D’abord, des centres provinciaux de scannage ultra-modernes déployés à Kinshasa, au Kasaï Oriental et au Haut-Katanga. Ces infrastructures ont réduit de 30 à 40% les délais de traitement, passant de 10 à 100 copies scannées par minute. « La correction démarrait dès le deuxième jour dans ces régions », précise le compte-rendu ministériel.
Ensuite, une intelligence artificielle spécialement conçue pour l’éducation en RDC a automatisé la correction des cahiers d’items. Cette solution multiplie par dix la vitesse de traitement tout en garantissant une cohérence inédite dans l’évaluation. Un enseignant de Matadi confie : « Avant, les erreurs humaines faussaient parfois les notes. Là, chaque copie est traitée avec la même rigueur algorithmique. »
Enfin, la blockchain sécurise désormais les diplômes via une plateforme E-diplôme infalsifiable. Une réponse directe aux fraudes qui entachaient la crédibilité des examens nationaux. « Plus aucune manipulation n’est possible », assure un responsable de l’Inspection Générale de l’Enseignement.
Si certains s’interrogent sur la fiabilité d’un traitement aussi rapide, le ministère rétorque par les chiffres : le taux de réussite dans les filières traditionnellement masculines a significativement augmenté, preuve selon eux d’une évaluation plus objective. Ces réformes s’inscrivent dans la vision du président Tshisekedi qui exigeait en juillet 2024 « une gouvernance irréprochable de cet examen phare ».
Mais cette mutation numérique soulève des questions. L’IA peut-elle vraiment comprendre la créativité d’une dissertation ? Les correcteurs humains deviendront-ils obsolètes ? Pour la ministre, la technologie reste un outil au service de l’équité : « L’intelligence artificielle en éducation ne remplace pas les enseignants, elle les libère des tâches répétitives pour se concentrer sur l’essentiel. »
Les résultats définitifs seront connus le 24 août, mais déjà, cette édition 2025 marque un tournant. Avec un taux de réussite en hausse et des diplômes inviolables, le système éducatif congolais entre dans l’ère de la confiance numérique. Reste à généraliser les centres de scannage à toutes les provinces pour que chaque élève bénéficie équitablement de cette révolution.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd