Dans un coup d’accélérateur diplomatique, la République Démocratique du Congo et la Chine ont enclenché le chronomètre pour concrétiser l’exemption des droits de douane sur les export produits congolais Chine. Lors d’un entretien crucial entre l’ambassadeur Zhao Bin et le ministre Julien Paluku Kahongya, un délai impératif de 60 jours a été fixé aux négociateurs pour finaliser le projet d’accord commercial. Cette avancée découle directement du cadre signé à Pékin en septembre 2024, dont la mise en œuvre traînait jusqu’alors.
“Nous souhaitons que les négociations s’ouvrent vite et se terminent avec succès dans un bref délai”, a affirmé le diplomate chinois, soulignant l’urgence opérationnelle de cet accord commercial RDC Chine historique.
L’enjeu dépasse la simple facilitation douanière : il s’agit de rééquilibrer une relation commerciale aujourd’hui désaxée. Actuellement, 92% des exportations congolaises vers l’Empire du Milieu concernent les minerais, selon les données du ministère. Le nouvel accord commercial RDC Chine vise explicitement à promouvoir les produits agricoles RDC export – café, cacao, huile de palme et fruits tropicaux – pour diversifier le panier économique. Une mutation stratégique qui implique un repositionnement sectoriel immédiat.
Le ministre Paluku a d’ores et déjà mobilisé le ministère de l’Agriculture comme “pouvoir organisateur de la production intérieure”. Car derrière l’exemption droits douane RDC se cache un défi logistique majeur : structurer des filières agricoles compétitives capables de répondre aux standards chinois. L’ambassadeur Zhao Bin l’a souligné : “Ce que nous souhaitons, c’est diversifier cette exportation congolaise en privilégiant surtout certains produits agricoles”.
L’architecture du futur partenariat économique Chine RDC repose sur quatre piliers négociés dans l’accord-cadre :
- La simplification des procédures commerciales
- Le développement inclusif des chaînes de valeur
- La création de supply chains résilientes
- La modernisation digitale des paiements et documents
Quel impact économique prévisible ? L’ouverture du marché chinois, premier consommateur mondial, pourrait booster de 30% à 40% la valeur des produits agricoles RDC export selon les experts consultés. Mais cette manne suppose de surmonter deux écueils : la faiblesse des volumes de production locale et les lacunes infrastructurelles. La réussite de ce partenariat économique Chine RDC dépendra donc de sa traduction en investissements concrets dans les zones rurales congolaises.
La prochaine décennie commerciale s’écrira-t-elle en mandarin pour les planteurs congolais ? La réponse se jouera dans les soixante jours à venir, période durant laquelle les techniciens des deux pays devront transformer un engagement politique en mécanismes opérationnels. Si le calendrier est tenu, les premiers conteneurs agricoles pourraient voguer vers Shanghai dès 2025, marquant l’acte de naissance d’une nouvelle ère dans les échanges sino-congolais.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd