« Après avoir tout perdu dans un incendie, cette aide du PAM me permet de nourrir mes enfants et de lancer un petit commerce », confie Safi Ilunga, mère de famille à Kongolo. Son témoignage résonne comme un cri d’espoir dans une province dévastée. En 2024, des inondations tanganyika sans précédent ont submergé 137 villages, transformant les champs en marécages et exacerbant les tensions intercommunautaires. Comment reconstruire quand les routes deviennent des rivières et que l’insécurité guette ?
Le bilan est accablant : 1,4 million de personnes plongées en insécurité alimentaire rdc selon l’analyse IPC, faisant du Tanganyika l’épicentre de la crise alimentaire province. Face à cette urgence, le Programme alimentaire mondial (PAM) a déployé une réponse intégrée malgré un déficit national de financement vertigineux de 433 millions de dollars. « Sans l’appui des donateurs, la situation serait catastrophique », reconnaît un agent humanitaire sur place.
Grâce aux contributions cruciales du Royaume-Uni, des États-Unis, de l’Union européenne et d’autres nations, plus de 10 millions de dollars ont été mobilisés. Cette aide humanitaire pam s’est concrétisée par deux mécanismes adaptés aux réalités locales : des transferts monétaires dans les zones marchandes (42 000 FC par personne) et des distributions directes de rations (maïs, haricots, huile) dans les régions enclavées. Résultat ? De janvier à mai 2025, 145 000 bénéficiaires ont pu acheter leur nourriture tandis que 265 000 autres ont reçu des vivres essentiels.
L’impact dépasse la simple survie. Dans 90 écoles, des repas chauds ont réduit l’absentéisme scolaire, particulièrement chez les filles. Des compléments nutritionnels ont été distribués aux enfants et femmes vulnérables. Pourtant, les obstacles restent immenses : routes impraticables, pénuries de liquidités, et cette insécurité latente qui ronge le quotidien. Pourquoi une telle résilience ? Musigwa Moket Petro, agriculteur de 52 ans, livre sa réponse : « L’assistance m’a redonné espoir. Je cultive à nouveau mon lopin de terre avec l’ambition d’acheter un moulin ».
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la proportion de ménages en consommation alimentaire « pauvre » a chuté de 34,8% à 3,5% dans les zones ciblées. Une amélioration spectaculaire qui démontre l’efficacité des interventions. Mais ce succès fragile repose sur la pérennité des financements. Alors que les projections 2025 annoncent une crise prolongée, les donateurs rdc font face à un dilemme moral : comment transformer l’urgence en résilience durable ?
Le défi est désormais de basculer vers des solutions structurelles : renforcer les chaînes agricoles locales, sécuriser les corridors logistiques, et tisser des synergies entre acteurs humanitaires et communautés. Car derrière les statistiques se cache une vérité humaine : chaque franc congolais investi sauve des vies aujourd’hui pour bâtir l’autonomie de demain. La vraie question reste : jusqu’à quand le Tanganyika devra-t-il dépendre de la solidarité internationale pour nourrir ses enfants ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd