Dans un mouvement stratégique de relance de leurs échanges économiques, la République démocratique du Congo et le Brésil finalisent un accord commercial bilatéral actualisé, dont la signature est prévue en novembre 2024 en marge de la COP30 à Belém. Ce texte, annoncé ce mercredi 13 août par le ministre congolais du Commerce extérieur Julien Paluku, remplacera un cadre vieux de 51 ans datant de 1973. Un pas décisif pour ce partenariat économique Congo Brésil qui vise à dynamiser les flux commerciaux et sécuriser les investissements.
Lors d’une réunion clé à Brasilia avec Gerardo Alckmin, vice-président brésilien et ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku a souligné l’urgence de moderniser ce partenariat. « Cet accord n’est pas une simple mise à jour, mais une refonte complète intégrant les réalités économiques du XXIe siècle », a-t-il déclaré. Les dispositions centrales concernent la facilitation des investissements COP30, créant un environnement juridique favorable pour les entreprises brésiliennes intéressées par le marché congolais, notamment dans les secteurs minier et agricole.
Une mission économique brésilienne de haut niveau se rendra à Kinshasa fin octobre, prélude indispensable au premier forum économique Kinshasa-Brésil. Ce sommet, qualifié par les analystes de « plateforme critique pour les joint-ventures transatlantiques », précédera la visite officielle de la délégation congolaise au Brésil. Une chronologie qui souligne la volonté mutuelle d’ancrer ce rapprochement dans des projets concrets plutôt que dans des déclarations d’intention.
En parallèle, les deux pays ont scellé un accord d’exemption de visa pour les diplomates RDC et brésiliens, facilitant les échanges institutionnels. Cette mesure, symbolique mais opérationnelle, s’inscrit dans la dynamique de consolidation de la diplomatie commerciale impulsée par Julien Paluku. Quelle portée réelle pour l’économie congolaise ? Les experts anticipent une augmentation de 15 à 20% des échanges d’ici 2026, le Brésil représentant actuellement moins de 2% des partenaires commerciaux de la RDC.
Ce partenariat économique Congo Brésil pourrait servir de levier pour diversifier les exportations congolaises au-delà des minerais, vers l’agro-industrie ou les technologies vertes. Toutefois, des défis persistent : harmonisation des normes, infrastructures logistiques défaillantes et concurrence régionale. La réussite de ce nouvel accord commercial RDC Brésil dépendra de sa traduction en projets structurants lors du forum de Kinshasa. Une chose est sûre : après cinq décennies d’inertie, cette refonte ouvre un chapitre prospectif dans les relations Sud-Sud.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net