Dans un contexte régional marqué par d’importants défis sécuritaires, la République Démocratique du Congo et le Brésil ont franchi une étape décisive dans leur coopération bilatérale. Les deux nations ont officiellement paraphé, ce mardi 12 août 2025 à Brasília, un mémorandum d’entente militaire destiné à consolider les capacités opérationnelles des Forces armées de la RDC (FARDC). Cette signature intervient lors de la tournée gouvernementale du vice-Premier ministre congolais chargé de la Défense nationale, Guy Kabombo Muadiamvita, en Amérique latine.
La cérémonie protocolaire a réuni autour d’une même table Guy Kabombo et son homologue brésilien, José Múcio Monteiro. Cet accord militaire RDC Brésil s’inscrit dans la droite ligne de la vision du président Félix Tshisekedi visant à professionnaliser et moderniser l’armée congolaise. Après des étapes en Uruguay et en Argentine, cette signature à Brasília représente le point d’orgue d’une mission diplomatique axée sur le renforcement des partenariats stratégiques de défense.
Quels domaines précis couvre ce mémorandum entente FARDC ? Les discussions entre les deux ministres ont exploré plusieurs axes de collaboration concrète. L’industrie militaire figure en bonne place, avec des perspectives de transferts technologiques et d’équipements adaptés aux réalités congolaises. La formation des unités spéciales en milieu tropical constitue un autre volet essentiel, le Brésil disposant d’une expertise reconnue dans ce domaine. Enfin, l’échange d’expertises techniques complète ce triptyque opérationnel.
Cette coopération défense RDC-Brésil ne surgit pas ex nihilo. Les deux parties ont effectué un bilan exhaustif des anciens projets de coopération avant de formaliser leur engagement renforcé. Guy Kabombo au Brésil a souligné la nécessité d’une approche structurée et durable, rompant avec les collaborations ponctuelles du passé. Ce cadre institutionnel ouvre la voie à des programmes pluriannuels, garants d’une modernisation armée congolaise pérenne.
Quelles retombées concrètes pour les soldats congolais engagés sur les multiples fronts ? L’accord permettra notamment de doter les FARDC de capacités adaptées aux défis sécuritaires complexes du territoire national. La lutte contre les groupes armés dans l’Est du pays, tout comme la sécurisation des frontières poreuses, nécessitent des unités mieux équipées et formées. La dimension « milieu tropical » des formations n’est pas anodine : elle répond directement aux conditions climatiques et géographiques spécifiques de la RDC.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de diversification des partenariats militaires congolais. Si les collaborations traditionnelles avec les pays occidentaux demeurent, Kinshasa cherche désormais des alliances complémentaires avec des nations du Sud global, partageant des réalités opérationnelles similaires. Le Brésil, puissance émergente dotée d’une industrie de défense robuste, représente un partenaire de choix dans cette nouvelle configuration géostratégique.
La modernisation armée congolaise engagée sous l’impulsion de Guy Kabombo marque ainsi un tournant pragmatique. Reste désormais à transformer ce cadre juridique en réalisations tangibles sur le terrain. La crédibilité future de la coopération défense RDC-Brésil se mesurera à l’aune des premières formations dispensées et des équipements déployés dans les zones de tension. Un défi majeur qui conditionnera la sécurisation durable du territoire national.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net