Les tensions atteignent un niveau critique dans l’est de la République Démocratique du Congo. Les Forces armées de la RDC (FARDC) et la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) s’accusent mutuellement de violations répétées du cessez-le-feu. Cette escalade verbale intervient alors que le processus de paix de Doha, censé apaiser le conflit Nord-Kivu RDC, marque le pas. Où mène cette dangereuse surenchère ?
Dans un communiqué officiel, l’armée congolaise a dénoncé l’attitude belliciste de la coalition M23/AFC. Les FARDC accusent les rebelles d’avoir mené de multiples attaques contre leurs positions au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. Ces assauts seraient accompagnés de massacres ciblés de civils. Kinshasa parle d’une violation intentionnelle et manifeste de l’accord de paix de Washington et de la Déclaration de principes signée à Doha. Les militaires congolais se réservent le droit de répondre de manière appropriée à toutes les provocations.
De son côté, l’AFC/M23 a riposté par des accusations précises. Le mouvement rebelle affirme que Kinshasa poursuit ses manœuvres militaires offensives en vue d’un conflit à grande échelle. Malgré la signature de la Déclaration de principes le 19 juillet à Doha, d’importants mouvements de troupes auraient été observés. Du matériel militaire lourd aurait été déployé dans plusieurs localités du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. À Uvira, deux navires militaires transportant 1 125 combattants auraient accosté. La rébellion AFC/M23 accuse le gouvernement de compromettre délibérément le processus de paix et se déclare en état d’alerte maximale.
Ces échanges virulents surviennent dans un contexte d’impasse diplomatique inquiétante. Les discussions directes prévues le 8 août à Doha entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23 n’ont finalement pas eu lieu. La médiation qatarie tente de sauver les apparences. Elle affirme que les deux parties continuent de travailler à la mise en œuvre de la Déclaration de principes. Un point crucial bloque cependant l’avancée du processus paix Doha : la création d’un mécanisme pour l’échange de prisonniers, avec participation de la Croix-Rouge internationale. Cet engagement, qui devait être réglé avant le 29 juillet, reste lettre morte.
Kinshasa et l’AFC/M23 s’étaient pourtant engagés à libérer réciproquement leurs détenus avant d’entamer une nouvelle phase de négociations. L’échec de cette étape essentielle paralyse désormais l’ensemble du processus. Les tensions FARDC M23 atteignent un niveau préoccupant tandis que les violations cessez-le-feu se multiplient. Dans cette atmosphère explosive, la moindre étincelle pourrait déclencher une reprise généralisée des combats. La communauté internationale observe-t-elle en spectatrice impuissante cette nouvelle dégradation ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd