Dar-es-Salam a vibré au rythme du tirage au sort des compétitions interclubs de la CAF, mais dans l’ombre, un suspense typiquement congolais se joue. Alors que les autres nations africaines connaissent déjà leurs représentants, la RDC, elle, navigue en eaux troubles. La raison ? Un imbroglio juridico-sportif qui paralyse la validation du classement final par la Fecofa.
Le cœur du problème bat au rythme de la plainte déposée par le Tout-Puissant Mazembe devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Ce recours, tel un coup de sifflet inattendu, a gelé le processus d’envoi des clubs congolais aux joutes continentales. Pourtant, la Fecofa avait obtenu une dérogation pour établir son classement après la fin du championnat national. Un classement disponible, mais suspendu dans les limbes de la procédure.
Deux scénarios se dessinent désormais sur le tableau d’affichage congolais. Le premier verrait la validation du classement actuel : le FC Les Aigles du Congo et Lupopo s’élanceraient en Ligue des Champions CAF, tandis que le Maniema Union et Simba SC disputeraient la Coupe de la Confédération. Le second scénario, plus explosif, impliquerait le reconduit du classement de la saison précédente. Mais attention, terrain miné !
La décision du TAS, censée bloquer l’application du nouveau classement, pourrait bien se heurter à un mur réglementaire. Selon l’article 55 alinéa 3 des statuts de la FIFA, l’instance ne peut exécuter une décision du TAS que si elle a elle-même rendu une décision contraire en première instance. Or, Mazembe n’a pas saisi la FIFA, créant une impasse juridique inédite. La Fecofa se retrouve donc dans une position délicate, coincée entre le marteau du TAS et l’enclume de ses propres obligations.
Et si le classement de la saison dernière était imposé ? Les Aigles du Congo, lésés dans leurs droits, n’hésiteraient pas à brandir l’étendard de la contestation devant les instances internationales. Un nouveau front juridique s’ouvrirait alors, risquant de plonger le football congolais dans une crise sans précédent à quelques encablures des échéances continentales.
Ironie du sort, malgré cette pagaille administrative, les adversaires des clubs congolais sont déjà connus grâce au tirage au sort de la CAF. En Ligue des Champions, le représentant RDC 1 affrontera le River United du Nigeria, tandis que le RDC 2 croisera le fer avec El Merreikh du Soudan. En Coupe de la Confédération, le RDC 2 rencontrera le Djabal FC et le RDC 1 défiera les Pamplemousses. Mais qui seront réellement ces mystérieux “RDC 1” et “RDC 2” ? Le suspense reste entier.
Alors que la date butoir approche à grands pas, la Fecofa joue désormais contre la montre. Cette incertitude handicape lourdement la préparation des clubs concernés pour les joutes continentales. Comment envisager sereinement un choc contre El Merreikh ou les Pamplemousses quand on ignore même qui montera sur le terrain ? La crédibilité du football congolais est aujourd’hui sur la sellette. Qui sortira vainqueur de ce match éprouvant entre procédures juridiques et impératifs sportifs ? L’arbitrage final promet d’être aussi décisif qu’un penalty dans les arrêts de jeu.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd
