Une tempête médiatique d’une rare intensité secoue le Lualaba depuis que la gouverneure Fifi Masuka et l’ancien ministre des Transports José Makila se livrent une guerre ouverte sur la paternité de l’aéroport de Kolwezi. Les réseaux sociaux congolais sont en ébullition face à ce duel verbal où les accusations de mensonge professionnel ont remplacé le débat technique.
La cheffe de l’exécutif provincial affirme avec force avoir réalisé cet ouvrage phare grâce aux fonds propres issus de la fiscalité minière du Lualaba. « C’est le fruit de notre gestion rigoureuse des ressources locales », a-t-elle martelé dans une déclaration relayée par plusieurs plateformes. Mais cette version est radicalement contestée par José Makila Sumanda, ancien patron du secteur des transports, qui monte au créneau avec une virulence déconcertante.
« Madame la Gouverneure est une menteuse professionnelle ! », tonne l’honoraire ministre, arguant que la construction de l’aéroport fut entièrement planifiée et financée sous son mandat ministériel. Dans un réquisitoire enflammé, Makila présente des documents techniques datant de son passage au gouvernement central, jetant ainsi un pavé dans la mare des revendications provinciales. Cette polémique infrastructurelle en RDC dépasse-t-elle le simple conflit d’égo pour révéler les dysfonctionnements de la gestion provinciale ?
Curieusement, des analystes politiques tempèrent le débat en invoquant le principe sacro-saint de la continuité de l’État. « Aucun des deux camps ne mérite une condamnation unilatérale », souligne un expert sous couvert d’anonymat. Si Makila peut légitimement revendiquer la conception et le financement initial, Madame Masuka a assuré la phase cruciale de finalisation et de mise en service qui donne toute sa visibilité politique à l’ouvrage. Ne s’agit-il pas là des deux faces d’une même médaille institutionnelle ?
Cette polémique infrastructures RDC met en lumière les tensions latentes entre l’administration centrale et les entités décentralisées. Le financement aéroport Kolwezi devient le symbole des ambiguïtés dans la répartition des compétences, chaque camp instrumentalisant l’ouvrage à des fins de légitimation politique. Dans ce conflit Fifi Masuka Makila, la vérité technique semble s’effacer devant les calculs d’image.
L’enjeu dépasse désormais la simple querelle de paternité. Cette polémique pourrait créer un dangereux précédent dans la gestion provinciale des grands chantiers, alors que plusieurs projets structurants sont en cours dans le cuprifère Lualaba. La crédibilité des institutions sort-elle indemne de ce duel où les attaques personnelles ont éclipsé le débat d’intérêt général ? Reste à savoir si les citoyens, premiers bénéficiaires de ces infrastructures, accepteront longtemps cette surenchère verbale au détriment de l’essentiel.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
