Alors que les tensions persistent dans l’Est du Congo, l’Alliance pour la Nouvelle Classe Libérale (ANCL RDC) jette un pavé dans la mare diplomatique. Son président, Jules-Bavon Muamba, a réclamé ce samedi à Kinshasa l’ouverture immédiate de pourparlers régionaux impliquant les pays des Grands Lacs. Une initiative présentée comme la clé d’une paix durable, mais qui cache une critique acerbe des défaillances gouvernementales actuelles.
Dans un échange musclé avec la presse, le leader politique, membre influent de la coalition Union Sacrée, a pointé du doigt l’urgence d’une médiation internationale. « Nous exhortons les États-Unis à user de leur influence pour rapprocher les peuples de cette région meurtrie », a-t-il déclaré, soulignant le rôle pivot que Washington pourrait jouer dans l’apaisement des conflits récurrents. Cette demande interroge-t-elle l’efficacité de la diplomatie congolaise actuelle face aux crises frontalières ?
Mais c’est dans une diatribe enflammée que Jules-Bavon Muamba a révélé le vrai cœur de son discours. Fustigeant sans détour la classe dirigeante, il a tonné : « Le pays est fatigué des détourneurs, des traîtres et des agents doubles. Nous avons besoin de dirigeants régénérateurs des richesses nationales, pas de programmeurs de dépenses stériles ! » Des paroles qui résonnent comme un désaveu cinglant des pratiques de certains cercles du pouvoir, à l’heure où la reconstruction nationale en RDC exige transparence et intégrité.
Le président de l’ANCL a ensuite adressé un message direct au chef de l’État, l’appelant à « s’entourer d’acteurs sincères et loyaux ». Pour lui, la phase cruciale de relèvement du Congo nécessite impérativement de distinguer « les véritables leaders porteurs d’une vision claire des opportunistes assoiffés de gains personnels ». Une mise en garde qui soulève une question essentielle : comment opérer ce tri dans un paysage politique congolais miné par les rivalités ?
Enfin, Jules-Bavon Muamba a réaffirmé sa « disponibilité totale » à contribuer aux initiatives de cohésion nationale. Son plaidoyer pour la justice sociale et le développement durable dessine les contours des prochains combats politiques. Reste à savoir si ce coup de semonce déclenchera un réel nettoyage des écuries gouvernementales ou s’il demeurera un cri isolé dans le désert des ambitions individuelles. L’avenir de la reconstruction nationale en RDC se joue peut-être dans cette capacité à écouter les avertissements des voix dissidentes au sein même de la majorité.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net