Un conducteur de moto-taxi a été froidement abattu près de l’école Saint Junior dans le quartier Buhene, territoire de Nyiragongo. Identifié comme Bahati, la victime a été prise pour cible par des hommes armés non identifiés qui ont pris la fuite immédiatement après les coups de feu. Les autorités locales, jointes par nos soins, restent muettes sur les mobiles de ce meurtre s’ajoutant à la longue liste des violences à Goma.
Dans la commune voisine de Karisimbi, un drame judiciaire s’est joué dans le quartier Ndosho. Un présumé voleur, surpris en flagrant délit, a été exécuté sommairement par des éléments du M23/AFC sans procès ni interrogatoire. Cette pratique rappelle les méthodes expéditives qui se multiplient sous le contrôle du mouvement rebelle.
Non loin de là, au quartier Mugunga, Nyamuseka Kashema a été fauché par des balles perdues lors d’une fusillade. Ce père de famille succombait à ses blessures tandis que son fils, grièvement touché, lutte entre la vie et la mort. Un acteur de la société civile dénonce l’absence totale de sécurité pour les civils.
La spirale infernale s’est poursuivie avec le décès d’une personne âgée après des sévices infligés par des combattants du M23/AFC. Fouettée avec une brutalité inouïe, la victime aurait succombé à des hémorragies internes. Quatre morts en moins de 48 heures : voilà le bilan macabre qui illustre l’insécurité nord-kivu galopante.
Une dizaine de blessés par balles ont également été recensés durant cette période, confirmant un climat de violence généralisée. Comment expliquer cette recrudescence des meurtres à Buhene et ailleurs dans la région ? La présence du M23/AFC, qui contrôle Goma depuis janvier, semble coïncider avec une dégradation alarmante.
Le dernier rapport Hebdo Goma+, publié par les conseils communaux de jeunesse, dresse un tableau apocalyptique. Entre le 3 et le 25 juillet, au moins dix morts violentes et 65 cambriolages ont été documentés. Les exécutions M23 ne constituent qu’une facette des abus systématiques.
Le document révèle d’autres pratiques récurrentes : arrestations arbitraires lors d’opérations de bouclage, extorsions en série, et imposition de taxes illégales par les nouvelles autorités. Ces exactions créent un terreau propice à l’explosion sociale dans une ville déjà exsangue.
La communauté internationale reste silencieuse face à cette hécatombe quotidienne. Jusqu’où ira cette descente aux enfers sécuritaire ? Les habitants de Goma, pris en étau entre groupes armés et autorités illégitimes, attendent une réponse urgente avant que le bilan ne s’alourdisse davantage.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd