L’âme de Kinshasa se prépare à revivre l’épopée. Cinquante années ont passé depuis que les éclairs de Muhammad Ali illuminèrent la nuit zaïroise, mais le souffle du Rumble in the Jungle anime toujours les rues de la capitale congolaise. Sous le haut patronage du président Félix Tshisekedi, la ville s’apprête à tisser un nouveau chapitre de cette légende, mêlant mémoire collective et création contemporaine dans un vibrant hommage.
Au cœur de cette commémoration historique, Fally Ipupa, étoile filante de la musique africaine, promet d’embraser la scène. « J’accueillerai le monde entier dans le cœur de l’Afrique », confie-t-il, les yeux déjà tournés vers ce rendez-vous avec l’histoire. Du 12 au 14 septembre, le festival musical de Kinshasa transformera la ville en sanctuaire des vibrations panafricaines, où tam-tams ancestraux dialogueront avec les riffs de guitares venues d’outre-Atlantique. Quel meilleur hommage à l’esprit d’union de 1974 que cette symphonie transcontinentale ?
La ferveur ne s’arrêtera pas aux rythmes enivrants. Le 25 octobre, un dîner de gala caritatif honorera la Fondation Muhammad Ali, tandis qu’une métamorphose symbolique s’opérera le 30 octobre : le stade Tata Raphaël renaîtra sous le nom de Stade Ali-Foreman. Ce lieu mythique, témoin silencieux du choc des titans, vibrera à nouveau sous les pas de boxeurs contemporains lors d’un combat inédit. La boucle se refermera ainsi, cinquante ans jour pour jour après que le gong eut retenti.
Pour Wyclef Jean, architecte musical de l’événement, cette célébration dépasse le simple souvenir : « La musique et le sport tissent des ponts entre les âmes », souligne-t-il, évoquant l’alchimie qui transforma jadis un ring en arche d’humanité. Deo Kasongo, maître d’œuvre de ces festivités, y voit quant à lui un acte de transmission : « Renommer ce stade, c’est graver l’héritage dans le marbre de notre mémoire collective ».
Plus qu’une commémoration du Rumble in the Jungle, Kinshasa orchestre ici sa renaissance comme phare culturel du continent. Les ombres dansantes d’Ali et Foreman semblent sourire tandis que la jeunesse congolaise, par son concert à Kinshasa, écrit sa propre partition dans ce grand récit africain. Le stade redeviendra-t-il le creuset où se forge l’identité d’une nation ? Une certitude plane : sous les projecteurs du Stade Ali-Foreman, le passé et le présent s’étreindront dans un ballet poétique où chaque coup de poing résonnera comme un baiser à l’histoire.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: mediacongo.net