Une urgence sanitaire frappe l’aire reculée de Byungu, dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu. Depuis le 28 juillet, la consommation de viande de bœuf contaminée a déclenché une épidémie de diarrhée aiguë aux conséquences dramatiques : 44 cas enregistrés et deux vies fauchées, selon le Dr Yves Tshongo Bikunde, médecin-chef de zone. Les victimes, une femme de 35 ans et un enfant de 6 ans du village Mungote, illustrent la virulence de cette crise qui s’étend désormais au village voisin de Taweza.
Comment une simple viande peut-elle devenir un poison mortel ? La réponse réside dans les symptômes décrits par les professionnels de santé : des selles liquides incoercibles accompagnées de vomissements violents, conduisant à une déshydratation sévère. « La situation est dramatique », insiste le Dr Tshongo Bikunde, soulignant l’évolution foudroyante des cas – passés de 10 à 44 en quatre jours seulement. Les adultes semblent particulièrement vulnérables à cette affection qui vide littéralement le corps de ses fluides vitaux, à l’image d’un réservoir qui se viderait sans contrôle.
L’épidémie de diarrhée à Walikale se heurte à un défi logistique criant. Imaginez : trois jours de marche sont nécessaires pour atteindre l’aire de santé de Byungu, un isolement géographique qui transforme toute intervention en parcours du combattant. Les centres de santé locaux, déjà fragilisés, manquent cruellement d’intrants médicaux pour prendre en charge les malades. « Nous lançons un SOS aux partenaires humanitaires », implore le médecin-chef, après avoir dépêché en urgence une équipe du bureau central. Sans solution rapide, cette urgence sanitaire en RDC risque de s’aggraver.
Face à cette propagation inquiétante, les soignants préconisent deux mesures d’urgence : l’isolement strict des patients pour briser la chaîne de transmission et une hydratation intensive. Mais comment appliquer ces consignes quand les médicaments de réhydratation orale font défaut ? Le Dr Tshongo Bikunde exhorte également la population à une vigilance extrême sur l’origine et la conservation des aliments. Une question se pose : cette viande contaminée dans le Nord-Kivu est-elle un incident isolé ou le symptôme d’un risque sanitaire plus large ?
Cet appel humanitaire pour la diarrhée à Byungu résonne comme un signal d’alarme pour les autorités sanitaires congolaises. Alors que l’équipe médicale tente désespérément de contenir l’épidémie avec des moyens dérisoires, la rapidité de la réponse déterminera l’ampleur du bilan final. La prévention reste l’arme la plus efficace : cuisson suffisante des viandes, hygiène rigoureuse des mains et traitement immédiat des premiers symptômes. Dans cette course contre la montre, chaque heure compte pour éviter que d’autres villages ne basculent dans la tragédie.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net