Le grondement des moteurs couvrait à peine la voix de Bienvenue Munyasubi, ce mardi 29 juillet au rond-point Kintambo-Magasin. « Ces panneaux servent à faire parler le code de la route », lançait le président de la Commission nationale de prévention routière (CNPR), tandis que des techniciens s’affairaient à implanter les premiers dispositifs. Pour Jean, chauffeur de taxi-bus croisé sur les lieux, ce geste est un soulagement timide : « Ici, c’est la jungle ! Sans panneaux, chacun conduit comme il veut. Mais gare si on les arrache encore… » Son témoignage résume le défi : cette opération d’installation panneaux signalisation Kinshasa ravive l’espoir d’une circulation apaisée, mais rappelle une amère réalité.
La CNPR sécurité routière entame ainsi une vaste campagne dans la capitale, avec ce site symbolique comme porte d’entrée du centre-ville. Munyasubi l’a clairement affirmé : cette phase inaugurale n’est qu’un début. D’autres tronçons suivront, dans une ville où le chaos routier fait des ravages. Selon les dernières données officielles, près de 70% des accidents à Kinshasa sont liés à l’absence de signalisation ou au non-respect des règles. Mais pourquoi cette initiative maintenant ? Elle intervient après un constat accablant : les panneaux précédents, installés par le même service du ministère des Transports, ont été vandalisés ou réduits à l’état de tôle froissée.
À travers ce projet, la prévention routière Congo vise deux objectifs indissociables : renforcer la sécurité des usagers et instaurer une discipline collective. « Nous ambitionnons de couvrir l’ensemble du territoire national », insiste Munyasubi, martelant que ces symboles métalliques sont bien plus que du décor urbain. Ils incarnent une loi trop souvent bafouée : le code route RDC. Mais une question brûle les lèvres : comment éviter que l’histoire ne se répète ? Le président de la CNPR a été catégorique : des sanctions tomberont contre ceux qui négligeront ou endommageront ces équipements. Reste à savoir si cette menace dissuasive suffira dans une métropole où l’impunité routière est ancrée.
Cette relance soulève des enjeux sociétaux profonds. D’un côté, les autorités doivent assurer la pérennité des installations – via des matériaux plus résistants ou une surveillance accrue. De l’autre, la population est sommée de s’approprier ces outils de sécurité. Car derrière chaque panneau ignoré se cache un risque mortel : piétons fauchés, collisions meurtrières, familles brisées. Le rond-point Kintambo-Magasin, carrefour névralgique, devient ainsi le laboratoire d’une prise de conscience collective. La réussite de cette initiative dépendra d’un contrat tacite entre l’État et les citoyens. Car la sécurité routière n’est pas qu’une affaire de métal et de peinture. Elle exige un changement de mentalité, où chaque conducteur, chaque passant, comprend que sa vie tient à un simple respect du code. Et si ces panneaux devenaient enfin les gardiens silencieux de nos rues ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net