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Trafic d’or en Ituri : la microfinance TID mise en cause par un rapport explosif de l’ONU

Le dernier rapport du Groupe d’Experts des Nations Unies, publié début juillet, établit des liens troublants entre des groupes armés opérant dans le territoire de Djugu en Ituri et des négociants d’or locaux. Selon ce document accablant, ces acteurs organiseraient méthodiquement un système de contrebande permettant l’exportation illicite de l’or congolais vers l’Ouganda voisin. Ce trafic minier transnational aurait considérablement gonflé les chiffres officiels des exportations aurifères ougandaises, jetant une lumière crue sur les failles de la gouvernance régionale.

Comment une institution financière agréée pourrait-elle se trouver mêlée à de tels trafics ? Le rapport onusien cite nommément la société de microfinance Trust Investment Développement (TID SA), présente dans plusieurs villes de l’Est de la RDC, comme étant liée à certains opérateurs économiques impliqués dans ce réseau illégal. Les experts détaillent un mécanisme sophistiqué : « Les négociants en or de Butembo sont restés des acteurs clés de l’exploitation aurifère illégale et ont fait passer leur or en contrebande vers l’Ouganda. Ils possédaient des banques de microfinance à Bunia, qui préfinançaient les coopératives d’orpaillage, obligées de revendre leur or à ces négociants ».

Le document précise que leur partenaire commercial à Bunia, Edmond Kasereka, détenait des actions de la banque de microfinance T.I.D ainsi que du comptoir d’or officiel MNM (Muungano na Maendeleo), créant ainsi un circuit financier opaque. Face à ces graves allégations, la direction de TID a immédiatement réagi par un démenti catégorique transmis à la rédaction. Alfred Kamate, Directeur général de l’institution, a tenu à clarifier la nature des relations avec M. Kasereka : « La TID précise qu’elle n’entretient avec ses bailleurs qu’une relation de location, sans participation en capital ni partenariat stratégique ».

Le dirigeant a souligné le strict respect par sa structure de la loi congolaise contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, qualifiant les accusations de « rumeurs infondées ». Dans une déclaration officielle, il a réaffirmé l’engagement de TID dans « le développement local et l’inclusion financière », ajoutant que la microfinance œuvre à « bâtir un avenir plus juste ». Cette défense vigoureuse contraste avec les conclusions du rapport onusien qui documente pourtant minutieusement les flux financiers suspects.

Fondée en 2014 et agréée par la Banque Centrale du Congo, TID dispose d’un réseau étendu dans la région avec des agences à Butembo, Beni, Bunia, ainsi que des implantations plus récentes à Goma et Kisangani. Cette présence institutionnelle rend d’autant plus préoccupantes les allégations d’implication dans le trafic minier. Le rapport met en lumière le rôle clé des comptoirs d’or comme MNM, co-détenu selon les experts par Edmond Kasereka et l’acheteur Banga Ndjelo, dans le blanchiment de l’or de contrebande.

Les mécanismes décrits révèlent comment l’exploitation aurifère illégale dans l’Ituri est soutenue par un système financier parallèle. Les coopératives minières, préfinancées par des institutions microfinancières, se retrouveraient piégées dans un cycle de dépendance les contraignant à écouler leur production via des circuits non régulés. Cette révélation intervient alors qu’un mini-forum sur la gouvernance minière s’est tenu à Beni, soulignant l’urgence de réformer le secteur face aux fuites massives de ressources.

L’afflux d’or de contrebande depuis l’Ituri vers Kampala déstabilise-t-il l’économie régionale ? Les experts onusiens estiment que ce trafic fausse significativement les statistiques officielles ougandaises tout en privant la RDC de précieuses recettes fiscales. Si TID maintient fermement sa position de victime d’une « campagne de dénigrement », les autorités congolaises devront néanmoins vérifier la conformité des activités de cette institution financière. La crédibilité du secteur bancaire dans l’Est du Congo se trouve aujourd’hui en jeu, alors que les groupes armés continuent de tirer profit de l’exploitation illicite des minerais.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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