Dans un contexte de tensions croissantes autour des frais bancaires RDC, le vice-Premier ministre Daniel Mukoko Samba a orchestré vendredi 25 juillet une concertation historique entre les régulateurs économiques RDC (BCC, ARE, ARPTC) et les associations de défense des consommateurs. Cette synergie inédite vise à auditer la structure tarifaire des banques commerciales, alors que les réclamations des usagers explosent dans les secteurs bancaire et mobile money.
Comment expliquer cette flambée de mécontentement ? Selon les données présentées en séance, près de 68% des plaintes enregistrées ces trois derniers mois concernent des commission banques RDC jugées « opaques et disproportionnées » sur des services de base comme les relevés de compte ou les virements interbancaires. « Ces difficultés ne sont pas ignorées par le gouvernement », a reconnu Mukoko Samba, soulignant que la facturation abusive mine la confiance dans le système financier national, pourtant pilier de l’inclusion économique.
L’innovation phare annoncée réside dans le déploiement imminent d’un chatbot signalement abus multilingue. Ce dispositif numérique, actuellement en développement au ministère de l’Économie, permettra à tout citoyen – même non connecté – de dénoncer en temps réel les violations tarifaires via SMS ou applications légères. Une révolution dans la protection consommateur Congo, où les procédures administratives complexes décourageaient jusqu’ici 8 plaignants sur 10.
Jeff Tshipamba, président de l’UDECOM, salue cette avancée : « C’est une première de voir régulateurs, associations et État unis pour défendre le Congolais lambda ». L’expert a plaidé pour une instruction contraignante de la Banque centrale clarifiant les grilles tarifaires, évitant ainsi les interprétations abusives. Cette demande fait écho à la décision du Conseil des ministres du 11 juillet, enjoignant déjà à la BCC de vérifier la conformité des pratiques bancaires.
Les conséquences économiques de ces dérives sont palpables : selon une étude citée en réunion, les frais bancaires indus représenteraient jusqu’à 15% du revenu mensuel des petits commerçants, freinant l’épargne et l’investissement local. À l’horizon 2025, la mutualisation des efforts régulateurs pourrait générer 120 milliards de francs congolais d’économies annuelles pour les ménages – un stimulus non négligeable dans un pays où seulement 24% de la population est bancarisée.
Si le chatbot constitue un filet de sécurité prometteur, son efficacité dépendra de la rigueur des sanctions applicables. La prochaine étape ? Un cadre législatif harmonisé d’ici fin 2024, transformant ces engagements en bouclier tangible pour le portefeuille des Congolais. L’enjeu dépasse la simple transparence : il s’agit de reconstruire un pacte financier entre institutions et citoyens, condition sine qua non d’une croissance inclusive.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net