La commune rurale de Mangina, dans le territoire de Beni au Nord-Kivu, est confrontée à une inquiétante série de violences sexuelles. Selon les données recueillies par la société civile locale, trois cas de viols ont été formellement identifiés depuis le début du mois de juillet 2024. Les auteurs de ces agressions demeurent en fuite, suscitant un appel pressant au lancement d’enquêtes judiciaires approfondies.
Cette situation s’inscrit dans une tendance alarmante de violences sexuelles qui frappe particulièrement la région du Nord-Kivu. Les organisations de défense des droits humains soulignent que cette recrudescence intervient en période de grandes vacances scolaires, moment où les enfants sont plus exposés aux risques. Comment expliquer cette augmentation préoccupante des agressions durant cette période spécifique ?
Kakule Vunyatsi Muongozi, président de la société civile de Mangina, a lancé un double appel solennel. Aux parents, il recommande “une vigilance accrue pour protéger les enfants contre ces prédateurs”. Aux autorités judiciaires, il presse d'”accélérer les procédures d’enquête et de poursuite”. Son plaidoyer met en lumière l’urgence de renforcer la protection des enfants en RDC face à ces crimes impunis.
Dans un développement parallèle, Moise Sivanzire, point focal de l’ONG Convention pour la défense des droits humains (CDDH), a révélé que quatre cas distincts de violences sexuelles sur mineurs avaient été documentés par son organisation. À la différence des récents événements, les auteurs de ces agressions antérieures ont déjà été déférés devant les tribunaux compétents. Cette information démontre-t-elle que la traduction en justice des coupables reste possible lorsque les mécanismes d’enquête sont activés promptement ?
M. Sivanzire insiste sur la nécessité d’une mobilisation communautaire : “La dénonciation systématique de toute violence sexuelle constitue le premier rempart contre ces atrocités”. Ses déclarations soulignent l’importance cruciale de briser l’omerta qui entoure souvent ces crimes dans la région. Les enquêtes justice au Nord-Kivu se heurtent régulièrement à des défis logistiques et sécuritaires, complexifiant la lutte contre l’impunité.
Les récentes agressions à Mangina relancent le débat sur l’efficacité des dispositifs de protection des enfants en RDC. Alors que les structures locales réclament des mesures concrètes, les autorités judiciaires se trouvent sous pression pour intensifier leurs actions dans le territoire de Beni. La société civile de Mangina promet de maintenir sa surveillance active et annonce le dépôt imminent de requêtes formelles auprès du parquet.
Ces événements surviennent dans un contexte où la province du Nord-Kivu reste marquée par une persistance des violences communautaires et des conflits armés. Les défenseurs des droits humains rappellent que la protection des civils, particulièrement des femmes et des enfants, doit constituer une priorité absolue des politiques de sécurité. La réponse judiciaire apportée à ces trois nouveaux cas sera scrutée comme un test de la détermination des institutions à enrayer le cycle des violences sexuelles à Beni.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net