Les forces de sécurité de la Tshopo ont mis fin à une traque intense ce vendredi 25 juillet 2025. Neuf individus, identifiés comme les auteurs des braquages meurtriers perpétrés dimanche 20 juillet, ont été présentés aux autorités provinciales. Parmi eux, quatre militaires des FARDC en tenue, un policier et quatre civils ont été exposés sous escorte militaire.
La présentation des suspects s’est déroulée devant le gouverneur intérimaire Didier Lomoyo. Les preuves saisies sont accablantes : armes AK-47, ordinateurs portables, téléphones et substances narcotiques. Ces éléments matériels relient directement le groupe aux attaques coordonnées contre l’hôpital du Cinquantenaire et la base de Médecins Sans Frontières. Comment des militaires ont-ils pu participer à une telle violence ?
Rappel des faits : dans la nuit du 20 juillet, des hommes lourdement armés ont simultanément investi les deux sites stratégiques. À l’hôpital du Cinquantenaire, le personnel médical a été torturé pendant le pillage. La base MSF, centre névralgique de la lutte contre le choléra dans la Tshopo, a été méthodiquement dévalisée. Les conséquences sont lourdes : MSF a suspendu ses opérations d’urgence dans une région frappée par des épidémies mortelles.
Le gouverneur Lomoyo a immédiatement requis l’auditorat supérieur militaire pour l’ouverture d’un procès exceptionnel. « Les audiences doivent être publiques et foraines sur les lieux mêmes des crimes », a-t-il exigé devant la presse. Son objectif est double : une sanction exemplaire pour les coupables et une réparation intégrale pour les victimes. Cette demande de procès public des bandits en RDC marque un tournant dans la gestion judiciaire des crimes sécuritaires.
Les investigations se poursuivent activement. Plusieurs complices présumés sont toujours en fuite selon les services de sécurité. La saisie des drogues suggère que les assaillants agissaient sous influence lors des braquages. Cette affaire pose de graves questions sur le contrôle des armes au sein des unités militaires stationnées à Kisangani. La population réclame désormais des mesures concrètes pour garantir la sécurité des infrastructures sanitaires.
MSF, dans un communiqué séparé, a souligné l’impact humanitaire désastreux de ces attaques. La suspension de leurs activités prive des milliers de patients de soins vitaux contre le choléra. L’organisation internationale exige des garanties fermes avant toute reprise. Alors que le procès s’annonce, la pression monte pour que la lumière soit faite sur l’implication de militaires dans ce braquage.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd