Alors que les épreuves de l’examen d’État 2025 démarrent ce lundi, une ombre plane sur les préparatifs des finalistes du quartier Uele, dans la commune de Makala. Depuis plusieurs semaines, une coupure électricité Kinshasa persistante transforme leurs nuits de révision en parcours du combattant. Comment préparer sereinement son avenir quand la lumière manque ?
Alpha Bahati, candidat déterminé, révise aujourd’hui à la lueur vacillante d’une bougie. « Le courant se rétablit à peine. Nous avons adressé une réclamation au bureau local de la SNEL Makala, mais aucune réponse », déplore-t-il, voix chargée de frustration. Cette situation reflète une crise énergétique éducation plus large, où l’incertitude électrique compromet l’équité des chances scolaires.
Certains, comme Clara Mayo en Latin-philo, ont pris des mesures drastiques : « J’ai dû déménager chez mon oncle, mieux desservi. Depuis mon retour, je révise le jour et utilise une torche la nuit, au risque de ma vue. » Une solution temporaire qui souligne l’urgence du problème. Dondie Mayele, lui, pointe un cercle vicieux : « Impossible même de repasser nos uniformes. Si ça persiste, nous ne paierons pas la facture SNEL. »
L’amertume monte face aux disparités observées. Bibiche Eyani, contraint d’utiliser un groupe électrogène coûteux, interroge : « Pourquoi certains secteurs de Makala ont-ils du courant permanent et pas nous ? La SNEL parle de surcharge, mais où est le délestage impartial ? » Ces questions restent sans réponse, alimentant un sentiment d’abandon chez ces jeunes à l’aube de l’examen d’Etat 2025.
La pratique des élèves réviser bougie n’est pas sans conséquences. Outre la fatigue oculaire, elle limite l’accès aux ressources numériques et fragmente le temps d’étude. Pourtant, les autorités locales semblent sourdes aux alertes répétées. Qu’attendent-elles pour sécuriser le droit fondamental à l’éducation ?
À cinq jours du top départ, l’appel des élèves est un cri du cœur : des solutions immédiates s’imposent. Cette crise dépasse la simple nuisance ; elle cristallise les inégalités d’un système énergétique défaillant. Si rien ne change, c’est l’avenir scolaire de toute une génération qui pourrait partir en fumée, aussi fragile que la flamme de leurs bougies.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd