Une série d’ordonnances présidentielles dévoilée ce mercredi sur la RTNC vient de redessiner les contours du cabinet du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi. Ces nominations au sein de l’appareil présidentiel révèlent une subtile recomposition des cercles décisionnels, quatre mois seulement après le précédent remaniement de mars dernier.
André Nyembwe Musungaie, jusqu’alors conseiller principal chargé des dossiers économiques sensibles, accède au poste stratégique de directeur de cabinet adjoint en charge des questions économiques et financières. Cette promotion consacre l’ascension d’un technocrate désormais aux premières loges des arbitrages budgétaires. Il prend la succession d’André Wameso, récemment propulsé à la tête de la Banque Centrale du Congo, dans un jeu subtil de rotations au sommet.
Le professeur Nyembwe rejoint ainsi le cercle restreint des directeurs adjoints, aux côtés de Nicole Bwatshia Ntumba, pilote des affaires politiques et juridiques, et Olivier Mondonge Mugabe, en charge du progrès social. Une triade désormais chargée d’impulser la stratégie gouvernementale de la RDC dans leurs domaines respectifs.
Dans le secteur communicationnel, le président a nommé Kalenga Kazadi Roger au poste de porte-parole adjoint. Placé sous l’autorité de Tina Salama, cette nomination consolide le dispositif médiatique présidentiel à un moment où les enjeux de communication politique deviennent cruciaux. Le binôme Salama-Kazadi devra désormais porter la parole du Palais de la Nation face à une opinion publique de plus en plus exigeante.
Plus significative encore, la désignation du pasteur Medi Vedeso Wahikwa comme chargé de mission en charge des analyses stratégiques. Proche de l’église Philadelphie et gendre du pasteur Roland Dalo, cette nomination perpétue la tradition d’intégration de figures religieuses dans l’orbite présidentielle. Faut-il y voir une recherche d’onction céleste pour des décisions terrestres ? Le recours à ces réseaux confessionnels interroge sur les canaux d’influence réels au sein du pouvoir.
Ces mouvements dans les nominations du cabinet présidentiel RDC surviennent à un moment charnière du quinquennat. Tshisekedi affirme-t-il ainsi son emprise sur l’appareil d’État ? Ou prépare-t-il les prochaines étapes de sa gouvernance à travers ce remaniement ciblé ? La promotion d’experts techniques comme Nyembwe contraste avec le maintien de logiques relationnelles illustrées par Vedeso, révélant les tensions entre modernité administrative et tradition politique congolaise.
Quatre mois après le dernier ajustement, ce remodelage partiel du cabinet présidentiel semble répondre à une double exigence : consolider les piliers technocratiques nécessaires aux réformes économiques tout en préservant les équilibres sociopolitiques traditionnels. Reste à savoir si cette architecture hybride pourra porter efficacement la stratégie gouvernementale de la RDC face aux défis colossaux qui persistent.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd