Dans une atmosphère électrique où les percussions africaines épousaient les effluves de pondu et moambé, Kinshasa a vibré ce mercredi 16 juillet au rythme inaugural du Festival Mondial de la Musique et du Tourisme (FMMT). Au Centre culturel des pays d’Afrique centrale, scène de ce baptême culturel, le président Félix Tshisekedi a tracé une voie audacieuse : transformer la richesse touristique congolaise en colonne vertébrale de la diversification économique. Sous les projecteurs internationaux, cette première édition du FMMT se révèle bien plus qu’une célébration artistique – c’est un manifeste pour la renaissance économique de la RDC.
Le chef de l’État, d’une voix empreinte de conviction, a ciselé sa vision devant les délégations de vingt pays. « Ce festival incarne pleinement notre volonté de mobiliser les forces culturelles et créatrices de la nation », a-t-il déclaré, faisant du FMMT Kinshasa un étendard de l’unité nationale et de la projection internationale. Comment la culture pourrait-elle sceller la paix ? Tshisekedi y répond par un mantra : l’énergie créative comme ciment social contre les fractures du passé. Son discours, véritable symphonie d’ambitions, place soudain la culture au cœur de la géopolitique congolaise.
La gastronomie congolaise, ce patrimoine gustatif trop longtemps ignoré, s’est trouvée sublimée en ambassadrice des territoires. Le président en a exalté les saveurs comme autant de cartes postales vivantes, chaque recette traditionnelle devenant un territoire à explorer. Cette valorisation culinaire n’est point anodine : elle épouse la stratégie gouvernementale de révéler les mille visages touristiques de la RDC. Et si les saveurs du kwanga ou du liboke devenaient les passeports d’une nouvelle attractivité économique ?
Didier M’Pambia, ministre du Tourisme, a enfoncé le clou avec des chiffres qui résonnent comme un plaidoyer économique. Rappelant l’âge d’or pré-crise du secteur, il a souligné : « L’industrie touristique avait démontré […] qu’elle était un puissant levier de lutte contre la pauvreté ». Cette transversalité sociale, cette capacité à irriguer les communautés vulnérables, dessine les contours d’une économie inclusive. Le FMMT se mue ainsi en laboratoire d’un tourisme régénérateur, où chaque spectacle pourrait semer les graines de la résilience économique.
Derrière les performances musicales qui font palpiter Kinshasa, se joue une partition bien plus cruciale : la diversification économique Congo. Alors que les minerais ont trop longtemps dicté la mélodie financière nationale, Tshisekedi orchestre une polyphonie nouvelle. Le tourisme, secteur à fort potentiel d’employabilité selon le ministre, devient la note clé de cette transition. Cette stratégie n’est-elle pas la réponse la plus harmonieuse aux défis de développement ?
Alors que résonnent les derniers accords de cette journée inaugurale, le FMMT s’affirme comme un phare dans la nuit des incertitudes économiques. Entre les stands gastronomiques où s’échangeaient les recettes ancestrales et les scènes où fusionnaient les rythmes du globe, se tisse une nouvelle cartographie du possible. Le pari est osé : que les vibrations de ce Festival Musique Tourisme RDC ébranlent les vieux monopoles économiques et fassent danser la RDC sur le rythme entraînant de la diversification.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: mediacongo.net