Comment maintenir une chaîne sanitaire vitale dans les territoires congolais sous contrôle rebelle ? Face à l’occupation du M23 au Nord-Kivu, le gouvernement de la RDC affirme relever ce défi humanitaire grâce à des stratégies innovantes. Le Dr Roger Kamba, ministre de la Santé publique, a dévoilé lundi 14 juillet à Kinshasa les mécanismes permettant d’acheminer intrants médicaux RDC vers ces zones en crise.
« Nous continuons à envoyer vaccins, matériel et consommables vitaux, même lorsque les routes sont coupées », a déclaré le ministre, citant l’exemple crucial de l’approvisionnement en sang lors de la chute de Goma. Cette prouesse logistique repose sur un maillon essentiel : la collaboration avec des partenaires humanitaires Congo neutres, non impliqués dans le conflit, qui servent d’interface pour franchir les lignes de front.
Mais comment s’assurer que ces soins santé zones conflit RDC répondent aux besoins réels ? Le système sanitaire national tire sa résilience de son organisation territoriale. « Sur nos 516 zones de santé, des équipes restent déployées même dans les zones santé occupées RDC », a expliqué le Dr Kamba. Ces personnels font office de capteurs épidémiologiques et logistiques, transmettant en temps réel les données critiques depuis les territoires sous occupation M23 Nord-Kivu.
Cette structuration permet non seulement de coordonner l’envoi ciblé de médicaments et vaccins, mais aussi de détecter précocement les risques sanitaires. Imaginez un corps humain dont le système immunitaire resterait actif malgré des membres blessés : les zones de santé fonctionnent comme ces cellules-sentinelles préservant l’intégrité sanitaire nationale.
Pourtant, les défis persistent. L’insécurité complique la distribution régulière, et certains intrants nécessitent des chaînes du froid vulnérables aux coupures d’électricité. « Notre priorité absolue reste la protection des civils et la continuité des soins », a martelé le ministre, reconnaissant que près de 15% des zones de santé sont actuellement en territoire difficile d’accès.
Cette course contre la montre sanitaire illustre un paradoxe congolais : là où les armes divisent, la santé doit unir. Les partenaires humanitaires jouent ici un rôle d’« humanitaires sans frontières », transportant dans leurs convois neutres l’espoir concret des mères attendant des vaccins pour leurs enfants ou des blessés espérant des poches de sang.
Que retenir de cet engagement face à l’urgence ? D’abord, que la solidarité sanitaire transcende les lignes de conflit. Ensuite, que chaque zone de santé occupée reste un maillon vivant du système national. Enfin, que la vigilance épidémiologique exige un flux constant d’informations et de ressources. La prochaine étape ? Renforcer la sécurisation des couloirs humanitaires pour que ni vaccins ni antipaludéens ne restent bloqués aux check-points des crises.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net