L’épidémie de choléra prend une ampleur inquiétante à Kinshasa, avec plus de 321 cas recensés en seulement trois semaines dans la seule unité de traitement du camp Kokolo. Cette structure, créée par Médecins Sans Frontières (MSF) en juin 2025, fait face à un afflux moyen de dix patients quotidiennement, tous pris en charge gratuitement grâce à l’appui de l’ONG internationale. Une course contre la montre s’engage alors que la maladie se propage dans la capitale congolaise.
Mais qu’est-ce que le choléra exactement ? Cette infection diarrhéique aiguë, provoquée par une bactérie (Vibrio cholerae), se transmet principalement par l’eau ou des aliments contaminés. Imaginez un verre d’eau apparemment claire devenant un poison invisible. Les symptômes initiaux – diarrhée liquide abondante, vomissements – peuvent entraîner une déshydratation sévère en quelques heures, comparable à un moteur privé d’huile. Sans traitement rapide, l’issue peut être fatale, particulièrement chez les enfants et personnes fragilisées.
Le Dr Théophile Lukembe, responsable médical de MSF sur le terrain, insiste sur un message crucial : « Le choléra n’est pas une fatalité. On peut non seulement en guérir, mais surtout le prévenir ». Cette approche porte ses fruits au camp Kokolo où, comme le confirme le Dr Musoki Berki du ministère de la Santé, « la majorité des malades sont guéris avec très peu de décès enregistrés ». Le secret ? Une prise en charge immédiate par du personnel formé par MSF, combinant réhydratation orale ou intraveineuse et antibiotiques spécifiques.
L’épidémie choléra Kinshasa s’étend désormais à 25 des 35 zones de santé de la capitale, un chiffre alarmant révélé par le Président Tshisekedi lors du dernier conseil des ministres. Les zones les plus touchées ? Kokolo, Makala, Kinseso et Ngiri-Ngiri figurent parmi les dix épicentres identifiés. Ces cas choléra RDC illustrent une crise sanitaire où l’accès à l’eau potable et à l’assainissement reste un défi quotidien pour des milliers de Kinois.
Face à cette urgence, la prévention choléra devient une arme collective. Comment se protéger ? Trois boucliers simples : 1) Consommer exclusivement de l’eau traitée ou bouillie, 2) Se laver systématiquement les mains au savon avant de manger et après les toilettes, 3) Éviter les aliments crus ou vendus dans la rue. Ces gestes, combinés à la vaccination orale dans les zones à risque, pourraient briser la chaîne de transmission.
Alors que le traitement choléra MSF sauve des vies à Kokolo, cette crise souligne l’urgence d’investissements durables dans les infrastructures d’eau et d’hygiène. Comme le rappellent les spécialistes, chaque minute compte : reconnaître les premiers signes et accéder rapidement aux centres de traitement fait la différence entre la vie et la mort. Dans ces zones santé Kinshasa en alerte, la vigilance communautaire reste le premier rempart contre la propagation du vibrion cholérique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net