Alors que les provinces orientales de la République Démocratique du Congo enregistrent une aggravation alarmante de leur situation humanitaire et sécuritaire, l’activisme de la rébellion M23, soutenue selon Kinshasa par le Rwanda, place la communauté internationale devant une urgence diplomatique. Dans ce contexte explosif, la France positionne l’accord de paix signé sous médiation américaine comme la clé de voûte indispensable à toute résolution durable de la crise Est Congo.
L’ambassadeur français Rémi Maréchaux a martelé ce message lors des célébrations de la fête nationale française, le 12 juillet 2025, qualifiant l’accord de Washington du 27 juin dernier de “première étape décisive”. Pour le diplomate, cette initiative représente bien plus qu’un simple cessez-le-feu : “La paix à l’Est est indispensable à l’intégration continentale africaine […] car la RDC est le cœur de l’Afrique”. Cette déclaration souligne le caractère géostratégique d’un conflit dont les ramifications dépassent les frontières congolaises.
L’accord en question, né de négociations Rwanda RDC sous l’égide des États-Unis, repose sur deux piliers fondamentaux : le respect scrupuleux de l’intégrité territoriale congolaise et l’arrêt immédiat des hostilités. Sa signature solennelle à Washington DC a réuni le secrétaire d’État Marco Rubio, la ministre congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner et son homologue rwandais Olivier Nduhungirehe, sous le regard observateur de l’Union Africaine, du Qatar et du Togo.
Mais cet accord suffira-t-il à éteindre un conflit qui embrase la région des Grands Lacs depuis des décennies ? La réponse semble résider dans sa mise en œuvre concrète. Alors que Washington pilote le volet bilatéral entre Kinshasa et Kigali, le Qatar orchestre parallèlement des négociations directes entre le gouvernement congolais et la rébellion M23 RDC. Les délégations sont actuellement réunies à Doha pour un nouveau cycle de discussions, préambule à une éventuelle rencontre entre les présidents Tshisekedi et Kagame à la Maison Blanche fin juillet.
La diplomatie France RDC, par la voix de Maréchaux, insiste sur l’impératif d’un “approfondissement par des accords complémentaires”, tout en reconnaissant que “beaucoup reste à faire”. Le diplomate français n’a pas masqué l’urgence humanitaire : “C’est la fin d’une guerre qui n’a que trop duré et engendré trop de souffrances”. Cette position résonne comme un avertissement : la crédibilité du processus de paix se jouera sur sa capacité à restaurer la souveraineté congolaise sur l’ensemble du territoire tout en garantissant une stabilité pérenne.
Dans cette configuration complexe où se mêlent enjeux locaux et équilibres régionaux, l’accord de Washington apparaît comme un test crucial pour la communauté internationale. Sa réussite ou son échec déterminera non seulement l’avenir de millions de Congolais de l’Est, mais aussi les perspectives d’intégration continentale chères à la vision panafricaine. Comme le souligne l’ambassadeur français, les deux continents africain et européen partagent ce “rêve d’unité” – un rêve qui passe inexorablement par la pacification du cœur battant de l’Afrique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
