La nuit du 7 juillet a transformé Djokudjo en champ de désolation. Sous les assauts d’un vent déchaîné, huit maisons se sont littéralement effondrées dans ce village périphérique de Bunia, en Ituri, laissant des familles entières livrées aux éléments. Une catastrophe naturelle qui vient cruellement rappeler la vulnérabilité de cette région de la RDC face aux caprices du climat.
Selon les témoignages recueillis par la société civile locale, des dizaines de personnes ont été réduites à l’état de sans-abri en quelques minutes seulement. “Nous avons entendu un grondement terrible, puis les toits s’envolaient comme des feuilles mortes”, raconte un survivant encore sous le choc. Les sinistrés ont trouvé refuge dans des édifices publics, où ils ont passé une nuit blanche, confrontés à l’angoisse d’un avenir incertain.
Cette tragédie à Djokudjo n’est malheureusement pas un cas isolé en Ituri. Paul Mandro, coordonnateur de la société civile, lance un cri d’alarme : “Ces vents destructeurs sont de plus en plus fréquents et violents. Quand la nature se venge, ce sont toujours les plus démunis qui paient le prix fort”. Il pointe du doigt la déforestation rampante sur les escarpements du Mont Bleu, où la disparition des arbres a privé le sol de ses racines protectrices.
La prévention environnementale devient une question de survie. Mandro insiste : “Nous exigeons une aide d’urgence pour les victimes, mais surtout, nous devons agir en amont. Planter des arbres fruitiers autour des habitations créerait des brise-vents naturels”. Une solution simple qui pourrait atténuer l’impact des futures catastrophes naturelles dans cette zone à haut risque.
Le drame de Djokudjo soulève des questions brûlantes sur la gestion des risques en RDC. Pourquoi les alertes précoces sont-elles si rares ? Comment expliquer l’absence de politiques de prévention structurées dans des régions pourtant régulièrement frappées par des vents violents et autres phénomènes extrêmes ? Ces sinistrés rejoignent les rangs des réfugiés climatiques, ces oubliés des crises environnementales qui se multiplient au Congo.
La terre de l’Ituri, meurtrie et vulnérable, crie aujourd’hui au secours. Chaque arbre planté devient un rempart contre la fureur des éléments. Alors que des dizaines de familles de Djokudjo reconstruisent péniblement leurs vies brisées, une évidence s’impose : sans action concrète de prévention environnementale, ces scènes de désolation risquent de se répéter inlassablement aux portes de Bunia.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net