La recrudescence des combats entre les rebelles de l’AFC/M23 et les forces gouvernementales plonge le groupement Kisimba dans une crise humanitaire sans précédent. Des affrontements répétés opposant les insurgés aux FARDC, appuyées par les wazalendo, ont transformé cette zone du territoire de Walikale en paysage de désolation. Comment les civils survivent-ils à cette spirale infernale ?
Trois villages entiers – Buhimba, Ngambi et Chanjikiro – ont été réduits en cendres depuis le 26 juin dans la localité de Banamulema. L’école de Buhimba figure parmi les infrastructures vitales rayées de la carte par les flammes. Selon Lavie Changwi, secrétaire administratif du groupement Kisimba, 822 ménages se retrouvent brutalement sans toit : 468 à Buhimba, 131 à Ngambi et 223 à Chanjikiro.
« Ces familles ne peuvent regagner leurs terres, même reprises par la coalition gouvernementale », alerte Changwi. Privés de leurs récoltes et sans assistance, les déplacés errent dans une précarité extrême. La majorité tente désormais de survivre dans la brousse, augmentant dramatiquement leur vulnérabilité face aux maladies et à l’insécurité alimentaire. Où sont les secours promis ?
L’urgence humanitaire au Nord-Kivu atteint un seuil critique. Aucune aide en vivres ou non-vivres n’a atteint ces populations pourtant identifiées. Les autorités locales lancent un appel désespéré : « Ces ménages doivent recommencer leur vie à zéro. Sans soutien immédiat, combien succomberont aux privations ? » La communauté internationale reste sourde aux cris des déplacés de Kisimba.
Ces incendies systématiques soulèvent des questions sur les tactiques employées dans ce conflit qui ensanglante le Nord-Kivu. Les FARDC et leurs alliés wazalendo contrôlent désormais la zone, mais leur victoire militaire reste vaine sans plan de reconstruction. Les cendres des villages de Walikale symbolisent l’échec des stratégies de pacification. Jusqu’à quand les civils paieront-ils le prix de ces affrontements ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd