Quelle contrepartie économique secrète pourrait bien compromettre la souveraineté minière de la RDC dans l’accord historique avec le Rwanda ? La ministre Thérèse Kayikwamba Wagner a balayé avec fermeté ces rumeurs lors d’une conférence de presse mémorable ce mardi, qualifiant ces insinuations de « fantasmes contraires à l’esprit du texte ».
Dans un briefing conjoint avec le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, la cheffe de la diplomatie congolaise a martelé que l’accord paix RDC-Rwanda 2025 ne contenait « aucune clause de cession des ressources minières », répondant ainsi aux spéculations qui enflamment l’opinion publique depuis la signature sous parrainage américain. Un démenti catégorique qui sonne comme un rappel à l’ordre face aux théories alarmistes circulant sur les réseaux sociaux.
« Ce qui se construit à Washington, c’est un écosystème de paix fondé sur la réciprocité et le respect des souverainetés nationales », a insisté Kayikwamba, soulignant le caractère contraignant du cadre politique et sécuritaire. Un tournant géostratégique majeur alors que l’Est congolais reste englué dans une guerre hybride où s’entremêlent, selon les analyses, ambitions régionales et intérêts économiques occultes. Le gouvernement congolais joue ici sa crédibilité en appelant la population à « s’approprier ce processus » présenté comme l’amorce d’une stabilisation régionale.
Dans l’ombre de ces développements diplomatiques, une autre bataille se joue : celle contre les violences sexuelles systémiques. La visite de Pramila Patten, Représentante spéciale de l’ONU, a conduit à une audience cruciale avec le président Félix Tshisekedi ce jeudi. Les discussions ont porté sur l’urgence d’une riposte coordonnée face aux atrocités qui ravagent l’Est de la RDC, fléau aggravé par l’instabilité sécuritaire chronique.
Le chef de l’État a réaffirmé sa « détermination inébranlable » à éradiquer ces crimes, tandis que l’émissaire onusienne a promis un renforcement des mécanismes via le FONAREV. Un engagement qui intervient dans un contexte où les rapports internationaux restent « accablants » sur les violences sexuelles dans l’Est Congo, selon les propres termes de la diplomatie congolaise. La question demeure : ces belles promesses suffiront-elles à inverser la courbe tragique d’une région en proie à l’impunité ?
Alors que Kigali et Kinshasa poursuivent leurs négociations pour consolider l’architecture de paix, le véritable test résidera dans la traduction concrète des engagements américains en actions tangibles. L’accord du 27 juin 2025, s’il marque un tournant politique incontestable, ne sera jugé qu’à l’aune de sa capacité à tarir les sources du conflit – qu’elles soient militaires, économiques ou humanitaires.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net