Moins d’une semaine après la signature de l’accord paix RDC Rwanda sous l’égide des États-Unis, Kinshasa annonce avoir achevé la sélection de ses délégués au sein du mécanisme conjoint de sécurité prévu par le texte. La ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a confirmé lors d’un briefing ce jeudi que la RDC respecte scrupuleusement le délai de 30 jours imparti pour opérationnaliser ce dispositif clé.
Un retour de l’État dans les territoires occupés
“C’est un retour de l’État congolais aux côtés des populations livrées à des forces occupant par la violence notre territoire souverain”, a déclaré la cheffe de la diplomatie congolaise, soulignant l’urgence humanitaire. Ce mécanisme sécurité conjoint constitue la pierre angulaire d’un accord visant à désamorcer des décennies de tensions dans l’est du Congo. Kayikwamba insiste : “Le mécanisme doit être fonctionnel dans le mois suivant la signature. La RDC est prête”.
Calendrier serré et intégration économique
L’accord de Washington impose un agenda rigoureux :
- 30 jours pour activer la coordination sécuritaire
- 45 jours pour la première réunion du comité de surveillance
- 3 mois pour évaluer le lancement d’un cadre d’intégration économique régionale
“Trois mois suffiront-ils à bâtir la confiance nécessaire ?”, s’interrogent des observateurs. La ministre précise que ce délai permettra de “suivre les avancées et juger si elles permettent de se projeter dans une logique économique commune”.
Quatre piliers pour la sécurité
L’annexe opérationnelle détaille les principes non-négociables du mécanisme :
- Cessation “irréversible” du soutien aux FDLR et groupes armés
- Neutralisation des milices selon le plan CONOPS issu du processus de Luanda
- Coopération bilatérale ciblée sur des menaces spécifiques
- Protection systématique des civils sous l’égide du droit humanitaire
Ces engagements réactivent des relations RDC Rwanda marquées par des accusations récurrentes de soutien aux rebellions. La référence explicite au “processus de Luanda” suggère une volonté d’enraciner ce nouveau processus paix Grands Lacs dans les mécanismes régionaux existants.
Défis opérationnels
Si Kinshasa affiche sa proactivité, la mise en œuvre sur le terrain s’annonce complexe. La démilitarisation effective des zones occupées, le désarmement vérifiable des groupes armés et le déploiement conjoint de forces requièrent une coordination inédite. L’efficacité de ce dispositif pourrait déterminer l’avenir des relations RDC Rwanda, dans une région où les accords de paix ont souvent échoué à endiguer la violence.
Le rôle de Thérèse Kayikwamba comme pilote diplomatique de ce dossier s’avère crucial. Son annonce rapide concernant les délégués congolais témoigne d’une volonté politique affichée, mais la crédibilité du mécanisme sécurité conjoint se jugera à l’aune des résultats concrets pour les populations de l’Est. La communauté internationale surveillera particulièrement le respect du premier délai critique dans cette fragile architecture de paix.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd